
Deux autres membres non identifiés du groupe criminel, probablement ses gardes du corps, ont été tués à ses côtés.
Pendant près d’une décennie, le gang de Carlos Capa a racketté les commerçants et les agriculteurs de la sous-région de Los Valles del Tuy, ainsi qu’à des escroqueries via la plateforme Marketplace de Facebook.

Le gouvernement vénézuélien avait mis sa tête à prix pour 150.000 dollars.
En octobre 2023, il était placé sur la liste des 10 criminels les plus recherchés du pays.
Après avoir échappé des années de cavale, Carlos Capa a donc rejoint la liste des criminels pourchassés et neutralisés pour ne pas s’être soumis aux règles que le gouvernement Maduro a imposées à la pègre vénézuélienne.
Carlos Capa avait formé son groupe criminel en 2015 et l’avait renforcé grâce à des alliances avec des membres des communautés où il opérait et en corrompant les policiers locaux.
Ces liens lui ont permis d’échapper à plusieurs reprises aux opérations lancées par les forces de sécurité à son encontre.
À savoir que dès 2015, il avait été une des cibles de l’« Opération de Libération du Peuple » (Operación de Liberación del Pueblo – OLP), une méga-opération menée les gangs dans plusieurs États vénézuéliens, dans et autour de San Francisco de Yare, la capitale de l’État de Miranda.

Puis, en septembre 2022, il a été la cible de l’opération « Trueno IV » développée dans Los Valles del Tuy, qui a fait au moins vingt morts. Trente suspects avaient été arrêtés.
Il se cachait dans des camps de fortune, appelés « cambuches » (cabanons) situés dans des zones montagneuses difficiles d’accès.

D’autres groupes criminels bénéficient de la mansuétude du régime de Maduro, qui s’inscrit dans un système de gouvernance criminelle « hybride ». C’est-à-dire qu’en échange du contrôle des populations, ces gangs peuvent poursuivre leurs activités criminelles dans la mesure où elles ne sont pas « anti-patriotiques », c’est-à-dire qu’elles ne mettent pas en danger le régime. Noter que ce système existe aussi en Chine entre le PCC et les Triades.
La méga-opération menée contre le gang de Carlos Capa est la première du genre cette année alors que le régime de Maduro se prépare aux élections présidentielles de juillet.
Elle vise à améliorer l’image du gouvernement et sa politique sécuritaire discutable car la lutte contre le crime a toujours été un bon argument de campagne, en particulier dans les gouvernements populistes.
Mais les méga-opérations du régime ont été entachées d’allégations de violations des droits humains. Ainsi, dans des zones telles que Cota 905 à Caracas, des informations font état du racket par les forces de sécurité d’une partie de la population.