Le ministère russe de la Défense a annoncé le 24 janvier, qu'un avion de transport militaire Il-76 Candid avec 65 prisonniers de guerre ukrainiens à bord avait été abattu à 70 km au nord-est de la ville de Belgorod vers 11h00, heure locale par la défense anti-aérienne ukrainienne. Six membres d'équipage et trois accompagnateurs étaient également présents dans l'appareil.

Les données des radars russes indiquent que deux missiles ont été tirés depuis le village de Liptsy dans la région de Kharkov.

L’avion de transport militaire russe avait décollé de la base aérienne de Chkalovsky située à une trentaine de kilomètres au nord-est de Moscou  à destination de Belgorod.

Un échange de prisonniers devait se faire au poste frontière de Kolotilovka-Pokrovka.

Versions ukrainiennes

Andriy Yussov, le porte-parole de la Direction principale du renseignement militaire ukrainien, a confirmé qu’un échange de prisonniers entre l’Ukraine et la Fédération de Russie était en préparation pour le 24 janvier après-midi…

Ces services ont par la suite publié une déclaration disant : « cela peut mettre en évidence les actions délibérées de la Russie visant à mettre en danger la vie et la sécurité des prisonniers de guerre » précisant qu’il incombait à la Russie « d’assurer la sécurité de nos défenseurs dans le cadre des accords conclus » mais qu’à cette occasion, ils n’avaient pas été informés que l’espace aérien devait être sauvegardé « à l’heure définie » comme cela s’était déroulé dans le passé.

Kiev a également avancé l’hypothèse qu’un système anti-aérien S-300 se trouvait à bord de l’IL-76 abattu avant d’affirmer plus tard que l’Ukraine n’était pour rien dans le crash.

Il est vrai que le chargement d’un lanceur-érecteur Maz 7310 qui fait déjà 20 tonnes à vide et 25 tonnes à plein dans un appareil qi emporte au maximum 25 tonnes laisse perplexe. De plus, l’armée russe utilise essentiellement des transports ferroviaires pour déplacer ses armements…

Enfin, une version circule comme quoi la défense antiaérienne russe a détruit son propre appareil alors qu’elle a annoncé avoir neutralisé un drone le 24 janvier matin…

Ce qui semble certain, c’est que l’avion a bien été atteint par une explosion extérieure qui a projeté des shrapnels du la carlingue.

Il va être très difficile de connaître la vérité d’autant que les deux partis se rejettent la responsabilité pour des raisons de propagande. Kiev souligne que la Russie n’a pas (encore) montré de dépouilles des victimes.

Toutefois, il est vraisemblable qu’il s’agissait d’un tir non voulu, l’objectif n’ayant pas été défini avec la précision nécessaire.

Cela rappelle le vol de la Malaysian Airlines MH17abattu au-dessus de la région de Donetsk (‘Ukraine) le 17 juillet 2014 par un missile BUK mis à la disposition des unités militaires séparatistes par la Fédération de Russie.

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Texte

Alain Rodier