Un boutre transportant des pièces d’armements d’origine iranienne a été intercepté au large de la Somalie à partir de la base maritime expéditionnaire USS Lewis B Puller alors qu’il se rendait vraisemblablement au Yémen.

Le matériel trouvé à bord du navire civil comprenait des composants de missiles balistiques et de croisière dont des ogives et des systèmes de guidage. Des pièces détachées pour le matériel de défense aérienne ont également été saisies.

L’armée américaine a déclaré que l’analyse initiale indiquait que les Houthis avaient utilisé les mêmes types d’armes dans des attaques contre le transport maritime commercial en mer Rouge.

Le Commandement central des États-Unis a publié le communiqué suivant : « il s’agit de la première saisie d’‘armes conventionnelles avancées (ACW) létales’ fournies par l’Iran aux Houthis depuis le début des attaques contre les navires marchands en novembre.»

Le commandement central US a ajouté que les recherches pour retrouver deux membres des Seals disparus en mer lors de cette opération se poursuivaient.

Les marins engagés dans cette affaire ne dépendaient pas de l’opération « Prosperity Guardian », la coalition des États-Unis et de pays alliés destinée à  protéger le trafic maritime commercial en mer Rouge. Il s’agissait vraisemblablement d’une chasse aux trafiquants qui se livrent à de la contrebande acheminant des biens, dont des armements, vers le Yémen et la Somalie. Les saisies d’armements en provenance d’Iran ont été assez nombreuses ces dernières années.

Au cours de cet abordage du boutre qui a vraisemblablement eu lieu de nuit, deux Seals ont disparu.

Le Commandement central US a publié le communiqué suivant : « dans la soirée du 11 janvier, deux États-Unis, les marins auraient été portés disparus en mer alors qu’ils menaient des opérations au large des côtes somaliennes. Des opérations de recherche et de sauvetage sont actuellement en cours pour localiser les deux marins. Aux fins de la sécurité opérationnelle, nous ne publierons pas d’informations supplémentaires tant que l’opération de récupération du personnel n’aura pas été menée à bien.

Par respect pour les familles touchées, nous ne publierons pas d’autres informations sur le personnel disparu à ce stade.

Les marins étaient déployés en avant des États-Unis dépendaient de la 5ème flotte (C5F) pour se livrer une grande variété de missions. »

À propos du trafic d’armes iranien

L’Iran a toujours nié – contre l’évidence – être derrière la capacité missilière des Houthis. Mais il est maintenant de notoriété publique que Téhéran approvisionne largement ses alliés houthis mais aussi le Hezbollah libanais, les mouvements palestiniens et les milices chiites actives en Syrie et en Irak avec des armes, des conseillers et leur fournit la technologie dont ils ont besoin pour assembler eux-mêmes des armements divers et variés. Cela raccourcit les liaisons entre les fournisseurs et les utilisateurs et diminue les risques d’interception.

Avec le temps et après de longues formations, les techniciens des Houthis et du Hezbollah libanais ont acquis une grande compétence dans le domaine des drones et des missiles sol-sol et sol-mer.

Mais ils ont encore besoin de pièces sophistiquées qui ne peuvent être usinées que dans des ateliers de pointe que seul l’Iran possède. D’où les envois de ces pièces détachées de haute technologie qui viennent compléter le corps des armements construits sur place.

La politique de Washington sur zone

Washington affirme chercher à apaiser les tensions au Moyen-Orient malgré ses frappes militaires répétées sur des cibles houthies au Yémen.

Le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a déclaré « nous ne recherchons pas de conflit régional, loin s’en faut. Grâce à une combinaison de dissuasion constante et de diplomatie inébranlable, nous cherchons à arrêter la propagation des conflits et à créer les conditions d’une désescalade » tout en précisant que beaucoup dépendrait de l’Iran et de son soutien aux rebelles yéménites.

Les quatre bombardements qui ont eu lieu sur des ateliers de production et des aires de tir au Yémen semblent avoir été d’une efficacité limitée, les lancements de missiles et de drones houthis se poursuivant. D’ailleurs, le 17 janvier, le porte parole du Pentagone, le major général Pat Ryder, a affirmé que de nouvelles actions militaires allaient avoir lieu pour empêcher de futurs attaques (des Houthis).

Cela était à prévoir car les rebelles yéménites avaient pris soin – depuis longtemps – de desserrer leur dispositif afin d’en assurer la survivabilité contre les frappes aériennes. Ils en avaient pris l’habitude depuis le déclenchement des bombardements saoudiens et émiriens en 2015.

Il n’empêche que la situation s’aggrave, le géant pétrolier britannique Shell devenant le dernier groupe en date à suspendre indéfiniment toutes ses expéditions à travers la mer Rouge.

Cela va être dramatique économiquement pour l’Égypte qui voit le trafic du canal de Suez se réduire progressivement mais sûrement.

Pour conclure, le 19 janvier, les Houthis ont déclaré : « Les forces navales des forces armées yéménites (nom que s’attribuent la branche militaire d’Ansar Allah) ont mené une opération ciblée contre un navire américain, le Chem Ranger, dans le Golfe d’Aden avec plusieurs missiles antinavires dont certains ont touché leur cible ». Le Centcom a confirmé l’information mais précisant que seuls « deux missiles » avait visé le navire marchand sans toutefois l’atteindre.

Selon l’agence de sécurité maritime britannique (UKMTO), l’incident a eu lieu à 115 milles nautiques au sud-est d’Aden avec une explosion à 30 mètres du navire.

Il est difficile de comprendre que des responsables politiques et militaires occidentaux ne semblent toujours pas tirer pas les leçons des expériences du passé.

. La première est que les frappes aériennes n’ont jamais apporté la victoire (en dehors des frappes nucléaires sur le Japon en 1945).

. La seconde est que les guérillas d’importance (les Houthis entrent dans cette catégorie) ne peuvent être totalement vaincues – et surtout pas par des bombardements. Les exemples sont nombreux : les Vietnamiens, les Castristes, les Afghans, etc. (1).°Alors, pourquoi prendre des décisions qui paraissent inconsidérées – à moins que d’autres buts soient poursuivis -.

En orange, les bases militaires ; en bleu, les bases aériennes ; en rouge autres…

Le Hamas devrait être détruit à terme mais à un prix humain épouvantable. Sa défaite probable ne signifie pas la fin de la cause palestinienne qui va perdurer. Israël le sait et restera en état de guerre comme depuis sa création.

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