Le Hamas et sa branche militaire les brigades Izz al-Din Qassam n’est pas représentatif de l’ensemble de la population palestinienne. Il a même des concurrents dans le domaine du terrorisme et bien sûr, une partie de la population ne se reconnaît pas dans toutes les horreurs qu’il a commis, particulièrement le 7 octobre 2023 lors de celles qui ont fait 1.400 victimes juives, majoritairement des civils, dans une opération baptisée « Déluge d'al-Aqsa ».

Le Jihad islamique palestinien (JIP)

 

Le Jihad islamique palestinien (JIP) a été fondé en 1981 par Fathi Abd al-Aziz al-Shikaki, un médecin de Rafah dans la bande de Gaza. Il a été éliminé à Malte en 1995 – vraisemblablement sous la supervision du Mossad – en réponse à un double attentat suicide mené la même année contre des soldats israéliens (22 morts plus deux terroristes) au carrefour de Beit Lid en Israël.

Le JIP a d’abord été une « créature » des Frères musulmans en Palestine mais il s’est rapidement affranchi de ces liens pour devenir une organisation indépendante animée d’un militarisme forcené et très largement influencé par la révolution iranienne de 1979.

Son chef actuel, Ziyad al-Nakhalah a été élu secrétaire général en septembre 2018. Il était très proche du major-général Qassem Soleimani, le chef de la force Al-Qods des pasdarans iraniens neutralisé le 3 janvier 2020 par les Américains en Irak (photo ci-après).

Il a succédé à Ramadan Shalah, l’un des premiers membres du JIP victime d’un accident vasculaire cérébral.

L’Iran reste à ce jour la source de financement clef.

Le JIP agit plutôt comme une force combattante s’attaquant à Israël depuis les années 1980 que comme un mouvement communautaire et s’oppose à tout engagement politique avec Israël. Cependant, il participe depuis longtemps à la électorale  présentant des candidats aux élections locales palestiniennes depuis les années 1980.

Sa branche armée, les Brigades al-Quds, a été officiellement fondée en 1992.

Le groupe a participé aux efforts de réconciliation intra-palestiniens entre le Hamas et le Fatah.

Ses premiers membres étaient composés de militants islamistes et d’étudiants de l’Université islamique de Gaza. Mais il a également attiré des membres du Fatah laïcs et du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) d’obédience marxiste.

Il a officiellement participé à l’opération « Déluge d’al-Aqsa ».

Les Comités de la résistance populaire (CRP)

Les Comités de résistance populaire (CRP) sont un groupement informel de factions armées à Gaza.

La branche officielle armée des CRP est constituée par les Brigades Nasser Salah al-Deen, même si dans la pratique il ne semble pas y avoir de véritable distinction entre les deux entités.

Les CRP sont actuellement dirigés par Ayman al-Shashnyeh (l’homme avec des lunettes).

Les CRP constituent le troisième groupe armé à Gaza après le Hamas et le JIP.

Ils sont alliés à ces mouvements et ont fourni du personnel à la police de Gaza.

Les CRP s’inspirent de l’idéologie islamiste. Mais même si le groupe ne participe pas à la politique de l’Autorité palestinienne et prône la résistance armée, ils soutiennent la création d’un État palestinien basé sur les frontières d’avant juin 1967.

Même si les CRP n’ont pas revendiqué leur participation à l’opération « Déluge d’al-Aqsa », il est difficile d’imaginer qu’ils n’y aient joué aucun rôle.

Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP)

Le FPLP a été fondé en 1967. Mouvement marxiste présent en Cisjordanie, il a été récupéré par l’Iran après d’effondrement de l’URSS.

Son chef Ahmad Saadat a été incarcéré à la prison de Jéricho par l’autorité palestinienne en 2001. Cet établissement pénitentiaire a été conquis par Tsahal en 2006. Depuis, Saadat est en prison en Israël où il purge de peine de 30 ans d’incarcération.

Sa branche armée est constituée par les brigades d’Abou Ali Mustafa qui ne paraissent pas très actives.

Le Front démocratique de libération de la Palestine

 

Le Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP) est encore dirigé par Nayif Hawatmeh (né n 1935) qui vit à Damas.

Ce mouvement marxiste (maoïste à l’origine) est issu d’une scission dans les années 1990 avec le Front démocratique populaire pour la libération de la Palestine (FDPLP).

Il a pour aile militaire les Brigades de la résistance nationale palestinienne dirigé par Abou Khaled (un pseudonyme). Ce groupuscule est allié au Hamas dans la bande de Gaza. Il s’est targué d’avoir participé aux massacres du 7 octobre ayant « perdu trois combattants ».

L’Initiative nationale palestinienne (PNI)

L’Initiative nationale palestinienne (PNI) – al-Mubadara en arabe – se décrit comme un mouvement démocratique de résistance non-violente à l’occupation.

Il soutient une paix avec Israël basée sur une solution à deux États et sur le droit au retour des réfugiés.

Il a été fondé en opposition aux accords d’Oslo dans les années 1990 par Haidar Abdel-Shafi, Edward Said, Ibrahim Dakkak et Mustafa Barghouti (l’actuel secrétaire général du PNI).

Le PNI a le statut de parti consultatif auprès de l’Internationale Socialiste et est membre fondateur de l’Alliance progressiste.

 

Troisième voie

Le parti de la Troisième Voie a été fondé par Salam Fayyad à l’approche des élections de 2006 au Conseil législatif palestinien (CLP), le parlement des territoires palestiniens administrés par l’Autorité palestinienne et l’embryon de la législature d’un éventuel futur  État palestinien indépendant. Hanan Ashrawi y représente le parti de la Troisième Voie.

 

Hizb ut-Tahrir

Le Hizb ut-Tahrir, fondé en 1953 à Jérusalem, est un mouvement salafiste panislamique mondial. Sa branche palestinienne comprend des centaines de membres qui ont été réprimés par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie.

Leur organisation s’est récemment limitée aux activités de sympathisants parmi les étudiants des universités.

Le Hizb ut-Tahrir ne participe pas à la politique de l’Autorité palestinienne mais travaille plutôt au rétablissement du califat par des moyens non militaires.

 

Les citoyens palestiniens israéliens

La politique de la communauté palestinienne israélienne présente de multiples facettes avec des courants de pensée communistes, socialistes, nationalistes, religieux, laïcs, féministes et autres.

Ils partagent généralement une plate-forme commune visant à promouvoir la pleine égalité civique et nationale pour les Palestiniens en Israël et à mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens par Israël.

Bien que les partis arabes se concentrent largement sur les questions politiques en Israël, depuis les années 1990, ils ont affirmé plus fortement leurs liens avec la cause palestinienne au sens large et avec les dirigeants palestiniens.

Les Palestiniens en Israël se plaignent régulièrement d’être traités comme des citoyens de « seconde zone ».

Les citoyens palestiniens d’Israël ont le droit de voter aux élections israéliennes depuis les premières élections de 1949.

Jusqu’en 1966, la représentation palestinienne était largement organisée par le biais du parti communiste ou de factions satellites alliées aux partis juifs israéliens.

Un rapport de 2010 du Département d’État américain a documenté des problèmes de « discrimination institutionnelle, juridique et sociétale ».

Dernière minute

Le 2 novembre, Tsahal affirme encercler complètement Gaza-ville après avoir mené trois offensives (c/f carte ci-après).

Des combats acharnés se poursuivent mais il semble que la stratégie israélienne  consiste à assiéger les groupes palestiniens réfugiés dans la localité pour les contraindre à se rendre.

Le problème est toujours le même : quid des civils et des otages ?

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Texte

Alain Rodier