Comme l’ont indiqué le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et Benny Gantz (opposition), ministre au sein du cabinet de guerre (1) le 28 octobre, l’offensive terrestre sur la bande de Gaza a débuté dans la nuit du 27 au 28.

À la différence de la guerre en Ukraine, une des particularités de ce conflit est que les deux parties ne communiquent pas ou peu. Les Israéliens c’est pour des raisons opérationnelles de manière à dissimuler au maximum leurs intentions tactiques, le Hamas et le Jihad Islamique palestinien parce qu’ils en ont été empêchés du fait que les liaisons ont été interrompues par la guerre électronique et les frappes israélienne tout le week-end dernier.

Néanmoins, le Premier ministre Netanyahu a précisé le 30 octobre que l’armée israélienne « progresse méthodiquement » dans la bande de Gaza tout en excluant le moindre  cessez-le feu.

Le 31 octobre matin, le porte-parole de l’armée israélienne, le Lt-col Jonathan Conricus a confirmé que « les troupes israéliennes se trouvent dans différentes parties du nord de la bande de Gaza […] Nous avons fait entrer des véhicules lourdement blindés, des chars, des véhicules blindés de combat, des bulldozers ». Il a précisé « comprendre que la situation (humanitaire) est difficile mais ce n’est pas de notre fait ».

Grâce aux photos satellites, il semble tout de même que l’idée de manœuvre de départ de TsahaI se dévoile. L’armée israélienne tente d’isoler Gaza-ville du reste de l’enclave en menant une opération dite en « pince de crabe ».

Au Nord, les Israéliens avancent en suivant le littoral il est vraisemblablement moins truffé de tunnels et installations enterrées. De plus, la recherche et neutralisations de mines terrestres est facilitée sans compter que les forces au sol peuvent – en plus de l’appui aérien –  être soutenues par des feux venant de la mer.

Le 30 octobre, Tashal a aussi lancé une action de conquête au sud de Gaza-ville rejoignant la route Salaheddine,  l’axe central qui relie le nord au sud de l’enclave palestinienne.

Environ 20.000 militaires israéliens seraient engagés en première ligne dans cette opération. Ils seraient répartis dans des unités mixtes de la taille d’une compagnie mécanisée renforcée armée de chars de bataille Mekava Mark 4 qui apportent leur appui-feux directs et de blindés de combat d’infanterie du plus moderne Namer à l’ancien Achzarit et même des vénérable M113…

Surtout, des engins du génie de combat dégagent la voie de mines et autres IED.

Ces unités très mobiles bénéficient des appuis feux de l’artillerie et de la troisième dimension (drones, hélicoptères, chasseurs-bombardiers).

En face, il y aurait quelques 40.000 combattants du Hamas, du Jihad Islamique palestinien et d’autres groupuscules indépendants. Mais en dehors de quelques milliers d’activistes aguerris, la majorité ne serait constituée que de « civils armés ».

Leurs atouts sont le « métro de Gaza » (500 kilomètres de galeries souterraines où s’entassent combattants, armements et réserves), leur connaissance du terrain, leurs positions défensives préparées depuis des années, les boucliers humains constitués par les otages et les populations civiles et leur propagande qui leur apporte des soutiens à l’extérieur. De plus, quand ils retirent leurs signes distinctifs, ils peuvent se fondre dans la population civile.

Comme le déclarent les responsables politiques et militaires israélien, la guerre va être longue et meurtrière.

 

1. Voir : « L’offensive générale de Tshahal contre le Hamas a débuté » du 30 octobre 2023.

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Texte

Alain Rodier