La Chine a promulgué le 1er mai des révisions de sa loi sur le service militaire.
Le senior colonel Tan Kefei, porte-parole du ministère chinois de la Défense a déclaré : « nous construirons un système de projet militaire capable de répondre, du temps de paix aux urgences, rapidement et de manière transparente.
Pékin analyse très finement ce qui se passe en Ukraine pour en tirer des Retex utiles au développement de sa propre armée dans le cadre de futurs affrontements qui pourraient survenir dans l’avenir.
Un de ses principaux problèmes réside dans le fait que les ressources humaines pour l’armée ont baissé en raison de la diminution et du vieillissement de sa population. À savoir qu’en 2022 la population de la Chine comptait de 1,41 milliard d’individus soit 850.000 de moins qu’à la fin 2021. C’était du « jamais vu » depuis 1961, la dernière année de la « grande famine », qui avait fait des dizaines de millions de morts en raison des erreurs économiques du « Grand bond » en avant prôné par Mao Zedong. Au moins les régimes communistes (URSS, Chine, Cambodge, etc.) ont tous eu, malgré leurs différences, un résultat extrêmement néfaste pour les qu’ils administraient…
Il convient également de souligner que la politique de l’enfant unique prônée en Chine a perduré de 1979 à 2015. Elle a été assouplie en 2016 (deux enfants avaient alors été autorisés par famille) puis en 2021 (trois enfants sont désormais autorisés).
L’armée chinoise compte plus de deux millions de militaires sous les drapeaux mais une réserve relativement faible (510.000). Selon la Constitution, si le service militaire est obligatoire, il n’est pas règlementairement appliqué. Dans les faits, les volontaires s’engagent pour trois ans dans l’armée de terre et quatre pour les autres armées. Or les familles – particulièrement rurales – hésitent à laisser leurs progénitures rejoindre l’armée. Elles manquent de bras aux champs…
Les nouvelles dispositions stipulent que les militaires à la retraite ou dégagés de leurs obligations militaires ayant des savoirs techniques utiles peuvent être rappelés de manière à faire bénéficier de leur expérience aux soldats d’active.
La loi se concentre également sur le recrutement d’étudiants en sciences et en ingénierie férus de technologies pour se préparer à la guerre dans de nouveaux domaines tels que l’espace et le cyber.
La Chine consent depuis des années un effort sans précédent au développement d’armements modernes et sophistiqués. Encore faut-il avoir les ressources humaines aptes à les servir.
Les derniers changements reflètent les inquiétudes de Pékin concernant un éventuel conflit lié à Taiwan. Une guerre terrestre, maritime et aérienne totale pourrait obliger la Chine à mobiliser du personnel militaire à la retraite car les ressources restent limitées en opérateurs qualifiés. Or la formation des nouvelles recrues prend du temps qui devient très limité en cas de tensions internationales.
La Chine a effectivement fortement renforcé ses capacités militaires ces dernières années, en particulier sur terre et sur mer. L’armée a élargi sa flotte de navires d’assaut amphibies, de sous-marins et de bombardiers, et a lancé un troisième porte-avions, le Fujian. L’exploitation de ces nouveaux équipements va nécessiter de plus en plus des servants correctement formés pour qu’ils soient opérationnels dans des délais très courts.
L’armée chinoise se concentre également sur la « guerre du renseignement » en développant l’intelligence artificielle et d’autres technologies de pointe.
Les espoirs du président Xi Jinping de construire une armée chinoise puissante dépendent fortement de la capacité à recruter les personnels idoines.
La loi sur le service militaire avait déjà été révisée en 2021 pour porter la limite d’âge des nouvelles recrues à 24 ans pour les diplômés universitaires et à 26 ans pour les étudiants de troisième cycle, contre 22 ans auparavant.
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