À la mi-janvier, un système de défense aérienne Pantsir-S1 russe a été positionné sur le toit d’un bâtiment du ministère de la Défense de la Fédération de Russie dans la capitale, Moscou.

Un autre système de défense du même type aurait été installé sur le toit d’un bâtiment du Département de l’éducation.

Une batterie anti-aérienne S-400 Triumph serait opérationnelle dans le parc national Losiny Ostrov situé au nord-est de la capitale. Une autre serait positionnée dans des champs appartenant à l’Université d’État d’agriculture au nord-ouest de Moscou.

À noter que depuis les fêtes religieuses de fin d’année et de nouvel an, ce seraient 20.000 hommes qui seraient déployés pour assurer la sécurité de l’espace aérien russe. Cela peut sembler assez peu pour l’immensité de la Russie mais seules les zones jugées « sensibles » sont couvertes.

Depuis 2021, les forces armées russes ont mis en œuvre un premier régiment de défense anti-aérienne équipé du tout nouveau S-500 « Promotheus » pour assurer la couverture de Moscou. Un deuxième régiment du même type devait être activé en 2022.

La défense de l’espace aérien moscovite dépend de la 15ème Armée des forces spatiales.

Par ailleurs, le signal GPS est brouillé dans plusieurs grandes villes russes dont la capitale…

Ces mesures de précaution sont tout sauf anodines.
Les observateurs « optimistes » y voient la crainte du Kremlin d’attaques aériennes qui pourraient être menées par l’armée ukrainienne comme cela a déjà été le cas ponctuellement ces derniers mois(1). Lors de ces occasions, la défense anti-aérienne avait montré qu’il y avait de sérieux « trous dans la raquette ».
Les observateurs « pessimistes » voient là le signe d’une montée en puissance du dispositif militaire russe en vue d’une grande offensive en Ukraine qui pourrait être déclenchée dans les semaines à venir. Les autorités anticiperaient une riposte qui pourrait alors être lancée par leurs adversaires – elles ne donnent pas de précisions mais l’importance du dispositif déployé (dont on ne connaît qu’une partie) laisse à penser que le Kremlin craint des frappes qui dépassent les moyens actuels de l’Ukraine -.

Quoiqu’il en soit, ces déploiements ne sont pas faits pour rassurer la population moscovite qui, jusque-là, suivait la guerre en Ukraine de loin malgré la mobilisation partielle décrétée le 21 septembre 2022 par le président Poutine. Par précaution, les jeunes Moscovites n’avaient pas jusque là été trop touchés par cette mesure.

1. Voir : « Bases stratégiques russes frappées » du 6 décembre 2022.

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Texte

Alain Rodier

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