Moscou a annoncé le 17 décembre la mise en service d'un premier régiment de missiles balistiques intercontinentaux armés de planeurs hypersoniques « Avangard » dans la région d’Orenbourg, près du Kazakhstan.

L’Avangard (nommé également Objekt 4202, Yu-71 et Yu-74) est un planeur hypersonique capable d’emporter des charges conventionnelles ou nucléaires. Sa vitesse serait de Mach 20 mais il pourrait atteindre Mach 27(plus de 33.000 kilomètres par heure). Sa trajectoire peut être modifiée en cours de vol ce qui le rendrait « pratiquement invincible », selon le président Poutine.

Ce système fait partie d’une nouvelle génération d’armes capables, selon Moscou, d’atteindre une cible quasiment partout dans le monde et de contourner n’importe quel bouclier antimissile existant.
Il serait lancé par le missile UR-100N (nomenclature OTAN : SS-19 Stiletto).

Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou a félicité les militaires russes, jugeant que le déploiement des missiles était « un évènement fantastique pour le pays et pour les forces armées ».

Selon le communiqué du ministère de la Défense, ce système de missiles, « doté d’une unité hypersonique, complètera efficacement le système d’armes des forces de missiles stratégiques et renforcera les capacités de combat de la composante terrestre des forces nucléaires stratégiques ». Au final, ce sont deux régiments équipés de six missiles est qui devraient être opérationnels d’ici 2027.

Cette arme vient effectivement compléter le missile lourd balistique intercontinental de cinquième génération Sarmat qui devrait commencer à être déployé avant la fin de l’année(1).

Un certain flou est entretenu sur les capacités du missile Sarmat qui pourrait aussi emporter le « planeur Avanguard ». Il est possible que ce soit de ce missile dont il est fait état par Moscou (et pas du SS-19).

L’annonce de l’arrivée des Avangard dans l’armée russe intervient alors que Moscou et Washington ont suspendu en 2019 leur participation au traité bilatéral de désarmement INF, datant de la Guerre froide.

Plus que jamais, l’équilibre de la terreur est le facteur qui empêche les deux grandes puissances nucléaires de s’affronter directement (voir carte ci-après).

Il convient d’ajouter aux vecteurs cités dans cet article les armes mise en œuvre par sous-marins et bombardiers stratégiques.

1. Voir : « Russie : déploiement de missiles nucléaires Sarmat avant la fin de l’année » du 23 juin 2022

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Texte

Alain Rodier

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