Selon le ministère de la Défense russe : « le 15 octobre, sur un terrain d'entraînement du district militaire Ouest, dans la région de Belgorod, deux citoyens originaires d'un pays de la Communauté des États Indépendants (CEI) ont commis un attentat […]

Lors de la conduite d’un entraînement au tir avec des personnes s’étant portées volontaires pour prendre part à l’opération militaire spéciale (en Ukraine), les terroristes ont ouvert le feu avec des armes automatiques sur les membres de l’unité […] Lors de la fusillade, 11 personnes ont été mortellement blessées. Quinze autres ont reçu des blessures de gravité diverses et ont été conduites dans des établissements de santé où elles reçoivent les soins nécessaires […] les deux terroristes ont été abattus lors d’un tir de riposte ». Il n’a pas été apporté plus de précisions sur les auteurs de la fusillade.

Les réseaux sociaux mettent en doute les détails de cette affirmant qu’elle a eu lieu le samedi vers 10 H 00 du matin et que les autorités ont communiqué que tard dans la soirée. Selon certains site, le nombre de tués serait plus élevé (jusqu’à 22 morts) et les assaillants au nombre de trois seraient d’origine tadjik… Par contre, comme pour les autorités russes, rien n’est dit sur leurs motivations et aucune revendication n’a (encore) été publiée.
Mais pour Oleksiy Arestovych, un conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky, les attaquants seraient des soldats mobilisés bien « originaires du Tadjikistan » et qu’ils auraient ouvert le feu « après une dispute au sujet de la religion » (les Tadjiks sont majoritairement musulmans) …

Cette tuerie est intervenue en pleine mobilisation militaire partielle décrétée le 21 septembre qui devrait être terminée dans une quinzaine de jours.
La région de Belgorod fait l’objet ces derniers temps de bombardements ukrainiens qui visent essentiellement des cibles logistiques.

Mais cette fusillade sur un terrain militaire est survenue aussi alors que les autorités russes avaient mis en garde la semaine dernière sur de potentiels risques « d’attaques terroristes » ukrainiennes.
Le FSB a déclaré le 12 octobre avoir arrêté huit personnes suspectées de participation à l’attaque qui a endommagé le 8 octobre le pont reliant la Crimée à la Russie, tout en affirmant avoir déjoué deux tentatives d’attentats également imputés à Kiev.

Mais ce dernier type de tuerie, s’il est exceptionnel n’est pas vraiment nouveau. Par exemple, un appelé de 19 ans avait ouvert le feu en octobre 2019 alors qu’il était de garde dans une base militaire en Sibérie. Il avait tué huit militaires dont deux officiers. Quelques semaines plus tard, il avait décrit dans une lettre son « enfer » et expliqué qu’il subissait des sévices réguliers (les bahutages les plus violents sont chose commune dans l’armée russe).

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Texte

Alain Rodier

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