Le conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, Jake Sullivan, a déclaré le 11 juillet que Moscou chercherait à acquérir des centaines de drones - dont certains armés - à Téhéran afin de les utiliser en Ukraine.
Il a reconnu ne pas savoir si l’Iran avait déjà envoyé des drones mais les renseignements recueillis concerneraient la préparation de techniciens iraniens à la formation de militaires russes à leur maniement et ce, dès le mois de juillet.
Il a suggéré que le Kremlin commençait à manquer de ce type d’arme, d’autant que les importations de technologie occidentale comme les semi-conducteurs ou des composants informatique auraient baissé de 90% ces derniers mois du fait du contrôle exercés sur les transferts vers Moscou en destination finale.
Il n’en reste pas moins que la divulgation de ce type d’information – qui a étonné nombre d’observateurs – juste avant que le président Biden n’effectue un déplacement officiel en Israël puis en Arabie saoudite n’est sans doute pas innocente. En effet, le programme nucléaire et les intentions « malignes » de Téhéran vont être au cœur des discussions. Mettre en avant l’« axe du mal Russie-Iran » devrait permettre à la diplomatie américaine de placer Israël et l’Arabie saoudite en face de leurs responsabilités vis-à-vis de Moscou.
Le président Vladimir Poutine se rendra en Iran le 19 juillet sans doute où il rencontrera le président Ebrahim Raïssi juste après que le président américain ne soit rentré de sa visite en Israël puis en Arabie saoudite. Les deux dirigeants devraient être rejoint par le président turc Recep Tayyip Erdoğan pour discuter de la situation en Syrie. Les relations avec l’Occident suite à l’invasion russe de l’Ukraine devraient aussi être abordées. Ce sommet est à l’évidence une « réponse » à la tournée du président Biden au Proche-Orient.
Techniquement parlant, il y a longtemps que Téhéran développe des UAV (Unmanned Aerial Vehicle ) et les confie à des proxies pour les utiliser sur le terrain : Hezbollah en Israël, milices chiites en Syrie et en Irak, Houthis au Yémen, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
Il est à noter que le 28 juin, Vladimir Poutine a effectué son premier déplacement à l’étranger depuis le déclenchement de l’invasion de l’Ukraine en se rendant au Tadjikistan qui est l’un des pays membres de l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), alliance militaire (Russie, Biélorussie, Arménie, Kazakhstan, Kirghizstan et Tadjikistan) dirigée par Moscou.
Or, le 17 mai dans ce même pays, une usine de montage de drones iraniens Ababil 2 a été inaugurée en présence du major général Mohammad Bagheri, le chef d’état-major général des forces armées de la République islamique d’Iran et du général Sherali Mirzo, ministre de la Défense du Tadjikistan à Douchanbé.
Le général Bagheri a alors souligné que : « aujourd’hui, nous sommes en mesure d’exporter du matériel militaire pour répondre aux besoins intérieurs des pays alliés et amis afin d’accroitre ensemble la sécurité et une paix durable. »
Comme on le voit, l’information fournie par la Maison-Blanche est plausible et réalisable dans de très brefs délais.
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