Le Commissariat général d’information de la Police Nationale espagnol en coopération avec le Centre National de Renseignement (Centro Nacional de Inteligencia -CNI-) et la Ministère de la Justice a arrêté le 22 mars Mohamad Ayman Adlibi, le président de la Commission Islamique d’Espagne (CIE), l’organisation islamique la plus importante de la péninsule ibérique.

La CIE est le principal interlocuteur du gouvernement madrilène et des provinces autonomes pour tout ce qui concerne les questions ayant trait à la religion musulmane. Cette arrestation (et plusieurs autres) serait la suite de l’« opération Wamor » qui a permis en juin 2019 de démembrer un réseau de financement de groupes radicaux en Syrie et dans d’autres régions de guerre. Une famille d’origine syrienne avait particulièrement été ciblée.

Elle était dirigée par Fares Kutayni résidant à Madrid en contact permanent avec son frère cadet, Manaf, localisé dans la province d’Idlib en Syrie et actif dans un mouvement « proche » d’Al-Qaida. Leur mot d’ordre était simple : « avec la permission de Dieu, nous allons en finir avec les infidèles ».

Son frère Manaf serait lié avec Abdelbaki Mahmoud Al Hussein, responsable de la sécurité du groupe Fatah al-Islam. Cette famille aurait utilisé différents canaux commerciaux pour acheminer des fonds vers différentes zones de conflits Ayman Adlbi (74 ans) est à l’origine un Frère musulman qui a lutté contre le régime du père de Bachar el-Assad (Hafez). Il a d’abord étudié la science islamique et la langue arabe à Damas avant de rejoindre l’Espagne pour intégrer une faculté de médecine.

Il est devenu président de la CIE en juillet 2020 ayant dirigé précédemment sa branche la plus importante : l’Union des Communautés Islamiques en Espagne (UCIDE). Adlbi a été remis laissé en liberté conditionnelle en raison de son âge et de sa santé mais l’enquête le concernant se poursuit.

Publié le

Texte

Alain Rodier

Photos

DR