Comme l’on pouvait s’en douter, la province syrienne d’Idlib qui est sous le contrôle des rebelles syriens dont une partie est appuyée par les forces militaires turque est à son tour touchée par le coronavirus. Aucune information fiable ne provient des populations mais des étrangers auraient été contaminés. Cela a poussé les organisations internationales à équiper les « Casques Blancs » (White Helmets) avec un équipement sommaire de protection. Damas persiste à affirmer que la Syrie n’est pas touchée (c/f article du 19 mars : « Aucun cas de Covid-19 en Syrie ») mais admet ne pas savoir ce qui se passe dans la province d’Idlib.

Le corps expéditionnaire turc, les officiers de renseignement et tous les intervenants extérieurs (de toutes nationalités) présents sur zone sont susceptibles d’être désormais impactés. Le 20 mars, la Turquie voisine admet avoir détecté sur son territoire « que » 359 cas confirmés de Covid-19 et quatre décès. Ces chiffres sont vraisemblablement fantaisistes, le pouvoir ne voulant pas montrer ses déficiences. Les seuls cas annoncés sont d’ailleurs localisés dans la moitié ouest du pays, aucun n’ayant été détecté dans l’est de l’Anatolie ni le long des frontières géorgienne, arménienne, iranienne, irakienne et syrienne. Il est raisonnable de penser qu’il n’y a pas de tests de détection dans ces régions.

Le directorat de la santé d’Idlib, l’autorité sanitaire « de fait » sur la région, affirme que des préparatifs sont en cours en liaison avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). 60 lits de réanimation seraient dédiés (au total) dans les trois hôpitaux des villes de Salqin (province d’Idlib), al-Bab et Darat Izzan (partie de l’ouest de la province sous contrôle turc) pour les patients les plus atteints. Des bâtiments sont en cours de réquisition pour accueillir 28 centres d’isolement pour les malades moins touchés. Il convient de se souvenir que la province d’Idlib accueille aujourd’hui trois millions de personnes dont plus d’un million de réfugiés qui vivent dans des conditions sanitaires épouvantables.

De l’autre côté du front, la situation ne serait pas bien meilleure. Des médias internationaux affirment depuis quinze jours que le Covid-19 aurait obligé des unités supervisées par Téhéran (on pense aux milices afghanes, pakistanaises, irakiennes et au Hezbollah libanais) de se retirer du front d’Idlib et que des militaires syriens en seraient aussi atteints. Là également, il semble que les autorités soient dans le déni le plus complet.

Il est facile d’imaginer que si la situation est très grave dans les pays développés comme l’Europe, la Chine ou les États-Unis – et dans une moindre mesure en Russie -, elle va être gravissime dans toutes les autres régions et particulièrement celles dénuées de tout comme la province d’Idlib. Cela est vrai aussi pour le reste du monde « en voie de développement ».

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