La jumelle Hensoldt VIS-IR

 

Projetée et réalisée par le fabricant allemand Hensoldt (groupe Carl Zeiss), la VIS-IR est une jumelle à grossissement 4x, compacte, légère et non refroidie, qui facilite l’observation et la reconnaissance rapide dans toutes les conditions de lumière. 

Affichant des dimensions de 250 x 182 x 96 mm pour un poids de 1,54 kg (avec ses batteries), cette nouvelle jumelle dispose de deux canaux de vision, diurne et nocturne (deux plages spectrales) : visuel 400 à 700 nm et imagerie thermique de 8 à 14 μm (capteur non refroidi), qui commutent de façon simple et rapide. L’image du canal de vision nocturne est affichée sur une OLED (diode électroluminescente organique) interne, de sorte qu’une superposition est possible. Par ailleurs, grâce à une sortie vidéo, l’image infrarouge peut être affichée sur un moniteur externe. Extrêmement robuste afin de répondre aux normes militaires les plus contraignantes, parfaitement étanche (immersion à 4 m de profondeur pendant deux heures) et en mesure de fonctionner par des températures allant de – 35° à + 63°C), la jumelle VIS‑IR est alimentée par quatre piles standard CR123A lui assurant une autonomie de fonctionnement de quatre à cinq heures. 

Le radar de détection ReTWis 5

 

Dernier-né des systèmes de détection proposé par la société tchèque Retia, spécialisée dans la conception d’équipements électroniques, le ReTWis (Retina Through-Wall Imaging System) est un radar portatif capable de voir à travers les murs et de reproduire des images en 2D ou 3D. 

Portable et léger (3,5 kg), opérationnel en moins de 20 secondes, le ReTWis dans sa version 5 est en mesure de détecter à plus de 20-30 m toute présence vivante, statique ou en mouvement, derrière une paroi ou un mur, et cela jusqu’à sa respiration. Pour ce faire, le radar ReTWis fonctionne en ULB (ultra large bande), une technique de modulation radio basée sur la transmission d’impulsions de très courte durée, pouvant restituer ainsi une image totalement cachée au regard, par analyse des retours d’impulsions émises par un être vivant (rappelons que l’ULB permet de travailler sur une large bande de fréquences sans utiliser plusieurs antennes). Les applications pratiques du radar ReTWis sont aussi militaires et policières que de sécurité civile. Rappelons que Retia a été sélectionné récemment par l’OTAN pour fournir des composants du système de surveillance AGS (Alliance Ground System). 

Le Recon-Pro AML-1000

 

Spécialiste des équipements dédiés à la recherche et la détection des mines et autres engins explosifs enterrés, la firme américaine Garrett Metal Detectors a développé et réalisé le Recon-Pro AML-1000 (AML pour all metal detector). 

Détecteur de mines léger, pesant à peine 2,8 kg avec ses batteries, ce nouvel équipement à impulsions, particulièrement simple d’emploi, fonctionne comme les habituelles « poêles à frire » bien connues des militaires du Génie. Grâce à sa technologie par induction, le Recon-Pro AML-1000 peut être utilisé sur une grande variété de terrains, y compris les sols riches en minerais, mais aussi dans les zones inondées peu profondes, comme les gués de cours d’eau ou les flaques boueuses si propices au piégeage par engins explosifs. Doté d’un dispositif de réglage de sensibilité à sept positions, d’une fonction permettant d’identifier la forme et la position des objets détectés, et d’un panneau de commande et de contrôle visuel avec LED, simple et fonctionnel, il comprend par ailleurs deux dispositifs acoustiques d’alerte, un à basse fréquence pour la majorité des objets ferreux, l’autre à haute fréquence pour ceux de type ferreux-magnétique. Une touche sur le panneau de contrôle permet aussi d’identifier et d’éliminer toute forme d’interférence par radiofréquence. Doté d’un bras réglable afin de permettre son utilisation en position debout, à genoux ou même couchée, le Recon-Pro AML-1000, qui est construit aux normes Mil-Std 810R, est livré dans une mallette antichoc contenant un sac à dos pour le transport en campagne et une notice d’emploi exhaustive. 

La radio Savox TRICS

 

Développé et réalisé par la société finlandaise Savox Communications, le système TRICS (Tactical Radio and Intercom Controller System) est une nouvelle radio logicielle tactique multiplex et multifonction, portable sur l’épaule ou sur un gilet tactique. 

Avec des capacités adaptées à des missions de types très variés, la radio TRICS se présente sous la forme d’un boîtier antichoc, muni d’une connectique très simple d’emploi, bien que très élaborée, autorisant l’usage de quatre anaux en clair, ou d’autant de fonctions : liaisons radio, téléphonie mobile, intercom et bande
4G/LTE, avec fonction amplification de la voix. Toutes les connexions situées dans le boîtier, qui sont protégées contre l’eau et les agents atmosphériques, permettent son utilisation conjointe avec une tablette. Ensemble très léger et robuste, réalisé au standard Mil-Std-810G/Stanag 4370, la radio TRICS peut même être utilisée avec des gants grâce à des touches en caoutchouc bien proportionnées. Ce nouveau système radio compact personnalisable, destiné avant tout aux forces d’opérations spéciales et aux unités d’intervention, a déjà été sélectionné au printemps dernier par un client européen pour ses forces de police, dont Savox Communications a préféré ne pas dévoiler jusqu’à présent l’identité. 

Le LTMPV Dino 319

 

Développé par la société polonaise Team Concept, le LTMPV (Light Tactical Multi-Purpose Vehicle) Dino 319 est un nouvel engin 4 x 4 blindé léger pour utilisation militaire et/ou de police, réalisé en partenariat avec Mercedes-Benz et le constructeur autrichien Oberaigner Automotive. 

Ce n’est donc pas par hasard que le LTMTV Dino 319, véhicule de la classe des 4,6 tonnes en version de base, avec charge utile de 800 kg, utilise un châssis Sprinter 319 de Mercedes et une transmission intégrale permanente Oberaigner Automotive. Deux différentes motorisations diesel OM conformes aux normes Euro 5 ou  6 sont proposées par Team Concept pour son Dino 319 : soit un six cylindres de 2 897 cm³ développant 190 chevaux, soit un quatre cylindres de 2 143 cm³ d’une puissance de 163 chevaux. Dans les deux cas, ces moteurs peuvent être associés à une boîte manuelle à six vitesses, ou bien encore automatique à sept rapports. Le LTMPV Dino 319 dispose d’une cabine double protégée en matériaux composites céramiques avec niveau de protection de niveau A1 ou B1 au Stanag 4569 pouvant accueillir jusqu’à cinq passagers (deux à l’avant et trois à l’arrière). A noter qu’une version non blindée est également disponible avec caisse en matériaux composites, dont la légèreté permet une charge utile de 1 000 kg et l’emport de huit personnes (équipage inclus). Affichant des dimensions de 6 x 2,1 x 2,45 m, le LTMPV Dino 319 possède de bonnes caractéristiques en termes de mobilité et de franchissement, alliées à un coût d’acquisition et de possession très compétitif, qui devraient lui permettre de se positionner facilement sur le marché à l’export.

Le drone Orbiter 4

 

Le constructeur israélien Aeronautics Group est venu à l’édition 2018 d’Eurosatory avec sa gamme bien connue de drones tactiques, dont le Dominator, le Pegasus et l’Aerostar, mais surtout avec son dernier-né, l’Orbiter 4 multimission. 

Lancé depuis une catapulte compacte et relativement légère, l’Orbiter 4 affiche une masse de 50 kg et peut être mis en œuvre par une équipe de trois éléments, soit depuis le sol, soit depuis un navire, cela en se passant d’une piste d’atterrissage/amerrissage en début et en fin de mission. Offrant une autonomie maximale de 24 heures et affichant un plafond opérationnel de l’ordre de 6 000 m, l’Orbiter 4 peut emporter simultanément et au choix deux charges utiles : radar de surveillance et de patrouille maritime, équipement ISR d’interception des communications de téléphones cellulaires, boule optronique Controp, voire radar SAR à ouverture de synthèse. Afin d’intégrer l’Orbiter 4 dans un environnement militaire, l’industriel israélien a travaillé sur sa signature visuelle et acoustique. Bref, c’est un engin qui repousse les performances des drones tactiques traditionnels. Signalons, par ailleurs, qu’Aeronautics Group a mis au point une version « kamikaze » de l’Orbiter, appelée Orbiter 1K Kingfisher, qui permet d’identifier des cibles (boule optronique et senseur infrarouge) et de les détruire grâce à l’emport d’une charge explosive de 2 kg. 

L’automoteur d’artillerie Alexander

 

Proposé par le groupe étatique serbe Yugoimport SDPR, l’Alexander est un nouvel obusier automoteur entièrement automatisé de 155 mm 52 calibres, dérivé du système Nora B-52. 

Par rapport au Nora B-52, développé en son temps par le Vojnotehnički Institut (Institut militaire technique) de Belgrade, ce nouveau système d’artillerie présente la particularité d’être entièrement automatisé, et doté d’un système de chargement automatique avec 12 obus immédiatement prêts au tir. Les 12 autres obus embarqués en soute peuvent être chargés automatiquement sans intervention extérieure, ce qui porte le nombre de coups disponibles à 24. L’automatisation dont bénéficie l’Alexander permet de réduire les temps de mise en batterie, de tir et de sortie de batterie, limitant du même coup le temps d’exposition à des tirs de contre-batterie. La pièce de 155 mm elle-même, montée sur affût-tourelle de type RCWS commandée à distance depuis la cabine, est installée sur châssis 8 x 8 Tatra. Proposée avec différents niveaux de protection aux normes STANAG suivant la demande, la cabine blindée accueille les trois membres d’équipage. Pour son autoprotection, l’Alexander dispose d’une mitrailleuse autopilotée de 12,7 mm montée sur le côté droit du toit de la cabine. La cadence de tir de la pièce de 155 mm, qui est couplée à un système de contrôle de tir informatisé (calculateur balistique, etc.), est de 6 coups/minute, avec capacité MRSI (Multiple Rounds Simultaneous Impact) de quatre coups, alors que sa portée varie de 32,5 km au maximum, avec munitions standard de type M107/HE M88 ou M04/ERFB Sloboda Čačak, à 52 km avec les nouveaux obus serbes à portée étendue HE ERFB RA/BB VLAP (Very Long-range Artillery Projectile). L’Alexander affiche, par ailleurs, de bonnes performances en termes de mobilité, avec une vitesse maximale sur route de 90-100 km/h et une au

Nouvelles antennes Cojot

 

La numérisation des postes radio tactiques actuels offre aux opérateurs une grande clarté du signal radio, mais nécessite l’utilisation d’antennes d’un nouveau type, dit à commutation de faisceaux. C’est pour répondre à cette nécessité que l’industriel finlandais Cojot a conçu une gamme d’antennes adaptatives.

Ces antennes « intelligentes » à fort grain permettent d’agir avec flexibilité sur les effets de lobe parasites et donc de les diminuer, voire de les annuler, grâce à une sélectivité spatiale accrue des faisceaux radio, et cela dans toutes les directions. En effet, au lieu d’utiliser les propriétés métalliques d’une seule antenne fixe mono-élément, une antenne à commutation de faisceaux ou SAB (Switched Beam Antennas) combine, à l’aide d’algorithmes, le signal fixe de plusieurs antennes en le faisant sauter d’un faisceau étroit disponible à l’autre en fonction du mouvement de l’émetteur. Cette technique permet d’avoir toujours un rapport émission-réception idoine. Augmentant les capacités des équipements hertziens en améliorant, notamment, le débit de transmission, les antennes Cojot sont parfaitement adaptées aux radios numériques SDR ou CR et aux technologies MIMO, celles des téléphones portables, qui utilisent des réseaux d’antennes.

Le brouilleur de missiles SPREOS

 

Spécialiste en matière de protection électronique, l’industriel israélien Bird Aerosystems a mis au point un nouveau brouilleur de missiles guidés par infrarouge. 

SPREOS (Self-Protection Radar Electro-Optic System), comme son nom l’indique, est un système d’autoprotection combinant un petit radar pour la détection et l’identification de la menace et un émetteur laser actif bibande de type DIRCM (directional infrared countermeasures). Le tout est logé dans un module avec sphère de verre optique pouvant être installé sous l’intrados d’un avion ou d’un hélicoptère. Destiné à contrer les menaces représentées par les missiles sol-air de type MANPADS, le SPREOS fonctionne suivant le principe suivant : une fois alertée par un système d’alerte de départ de missile ou MWS, la boule réagit à la menace infrarouge en se verrouillant automatiquement sur l’autodirecteur du missile tiré depuis le sol, initiant alors le radar bibande qui, après confirmation précise de son approche, active à son tour un faisceau laser pour le brouiller, le dérouter et, ainsi, lui faire manquer sa cible. 

Le fabricant tchèque Inflatech est un spécialiste de la tromperie. En effet, sa gamme de produits gonflables, réalisés en matériaux synthétiques, offre des caractéristiques innovantes en matière de leurrage. 

Conçus pour tromper, dévoyer, dissimuler et protéger, les produits d’Inflatech permettent d’augmenter la sauvegarde des vies, des équipements militaires et des ressources, dans les conflits modernes. Cela, moyennant l’utilisation de faux matériels, avions de combat, chars de bataille ou systèmes sol-air notamment, et de simulateurs ou réflecteurs de signatures thermiques et/ou infrarouges, afin de créer des situations tactiques trompeuses. Dans le cas des chars de combat par exemple, un Abrams à échelle 1, réalisé en matériau synthétique, ne pèse guère plus de 60 kg, ce qui en fait un équipement facile à transporter et à mettre en place avec seulement deux personnes (délai de gonflage entre 3 et 30 minutes). C’est là un progrès essentiel par rapport aux premières générations de leurres, qui étaient en caoutchouc étanche et pesaient plusieurs centaines de kilos. Certes, le leurre doit être alimenté en permanence en air soufflé, mais c’est là aussi un avantage puisque, outre la légèreté, la présence d’un souffleur permet de s’adapter en permanence aux changements de température et de densité de l’air. Les leurres Inflatech sont aussi des produits techniques, avec une reproduction fidèle de la signature visuelle, aux formes parfaitement restituées, mais aussi radar ou thermique, grâce à la présence de réflecteurs ou composants radio réfléchissants et à l’utilisation de résistances électriques ou de canalisation d’air chaud (simulation des moteurs et des conduits d’échappement). 

Le pistolet-mitrailleur Emtan MZ-9

 

La société israélienne Emtan a exposé pour la première fois à Eurosatory 2018 sa gamme d’armes semi-automatiques et automatiques de la série MZ, dont son nouveau pistolet-mitrailleur MZ-9. 

Développé à partir d’une plate-forme type M16/M4, commune également aux fusils d’assaut MZ, ce nouveau pistolet-mitrailleur, chambré pour la 9 x 19 mm standard OTAN, est doté d’une carcasse et d’un couvre-culasse en aluminium 7075T6 anodisé. Ce dernier est équipé d’organes de visée mécaniques, réglables et repliables, d’un long rail Mil-Std 1913 de type Picatinny et d’un tri-rail permettant le montage d’accessoires de visée ou d’aide au tir supplémentaires, telle une poignée antérieure. Décliné avec deux longueurs de canon, 5 et 7 pouces (127 et 177,8 mm), le MZ-9 est doté, par ailleurs, d’un sélecteur pour le tir au coup par coup et en rafale libre (750-900 coups/minute), d’un volet automatique de protection de chambre et d’une crosse télescopique réglable, avec plaque de couche en caoutchouc. Alimentée par un chargeur d’une capacité de 10, 20 ou 30 coups, l’arme, en version à canon de 5 pouces, mesure 600 mm de longueur totale (500 mm avec la crosse rentrée) pour un poids (sans le chargeur) de 2,75 kg ; les dimensions et poids de la version à canon de 7 pouces sont de 650/550 mm pour 2,85 kg. 

Le buggy Scorpik

 

Réalisé par la société ardennaise Roze, le Scorpik est le prototype d’un nouveau buggy, qui devrait donner naissance à une version de série destinée à équiper en plusieurs dizaines d’exemplaires les forces spéciales françaises. 

Mû par un moteur Peugeot diesel de 180 chevaux, ce buggy quatre places de 1 000 kg environ est doté d’une caisse tubulaire très rigide, montée sur amortisseurs souples à grand débattement. Aérotransportable par avion ou hélicoptère, le Scorpik peut emporter jusqu’à 700 kg de charge utile, franchir une distance de 800 km et rouler jusqu’à 160 km/h au maximum, une fois équipé de pneumatiques Michelin/BF Goodrich pour sable et gravier. Agile et souple, ce buggy d’assaut et/ou de reconnaissance lointaine est extrêmement robuste et fiable. Sa maintenance est réduite et le support est simplifié du fait que tous ses éléments mobiles sont issus de véhicules commerciaux Peugeot. Une version du Scorpik à propulsion hybride est également prévue, dotée d’un moteur électrique d’appoint assurant une autonomie de 20 minutes, permettant d’approcher un objectif de manière complètement silencieuse.

Les systèmes à létalité réduite de Condo

 

Bien connu pour ses systèmes non létaux ou à létalité réduite, le fabricant brésilien Condor est venu à Eurosatory 2018 avec de nouveaux produits : le pistolet Spark Z2.0, le lanceur AM-637/RC et les grenades Two Bang et GH100. 

Le pistolet Spark Z2.0 est une arme électrique paralysante, qui tire deux fléchettes ou dards en mesure de neutraliser un agresseur ou un individu potentiellement dangereux, sans provoquer d’effets collatéraux permanents. Par rapport à la première version, le Spark Z2.0 offre des caractéristiques innovantes : dispositif ambidextre d’expulsion de la cartouche, lampe à LED pour utilisation nocturne, connexion Wi-Fi pour la transmission des données et dispositif personnalisé de reconnaissance utilisateur qui empêche la mise en œuvre de l’arme si celle-ci devait être égarée ou volée. 

Quant au AM-637/RC, il s’agit d’une nouvelle version du précédent lanceur mono-coup Condor AM-63, qui se caractérise par ses dimensions plus compactes et son poids plus réduit (car l’engin est réalisé en duralumin), et par sa crosse repliable, permettant le tir à la hanche en position fermée. 

Enfin, la Two Bang est une grenade flashbang avec double charge explosive contenue dans un corps hexagonal afin de l’empêcher de rouler à terre ; alors que la GH-100 est une grenade hybride « deux en un », combinant deux effets simultanés : un bruit assourdissant-déstabilisant, provoqué par l’explosion de la charge, et un nuage très dense contenant un agent lacrymogène. 

Le HMV Survivor I

 

Le constructeur autrichien Franz Achleitner Fahrzeugbau, qui opère depuis des années dans le secteur des 4 x 4 blindés légers, a développé et réalisé un tout nouveau véhicule d’intervention, qui vient tout juste d’être adopté par la police de Hambourg. 

Véhicule à quatre roues motrices en permanence, de la classe des 12,5 tonnes (2 tonnes de charge utile), affichant des dimensions de 6,1 x 2,45 x 2,5 m, le HMV (High Mobility Verhicle) Survivor I peut être équipé, au choix, d’un moteur diesel de 245 ou 285 chevaux, avec un couple respectif jusqu’à 925 ou 970 Nm, relié à une boîte de vitesses Allison 2500 SP entièrement automatique. La caisse monocoque du véhicule est en mesure d’accueillir jusqu’à dix opérateurs (2 + 8 sièges) sous une protection blindée acier-composite aux normes Stanag 4569, de niveau 2 contre le tir d’armes de petit calibre et de niveau 1 contre les mines et les IED. Pouvant recevoir différentes options et des équipements dédiés (lame de déblaiement d’obstacles, système de mission, rampe d’avertisseurs lumineux, intercom, projecteurs grande puissance orientables avant/arrière, etc.), le HMV Survivor I est capable de rouler jusqu’à 100 km/h sur route et de franchir 600 km, tout en maintenant de bonnes performances en matière de franchissement (pentes de 60°, dévers de 30°, etc.). Le modèle exposé à Eurosatory 2018 était équipé d’une échelle d’assaut. 

Focus sur les drones tactiques russes

 

Avec les hélicoptères et les systèmes de missiles antiaériens, les drones font partie des solutions aéronautiques qui agissent en appui des forces terrestres. En Russie, les drones font l’objet d’une intense activité de R&D et l’armée russe met en œuvre une panoplie complète d’engins qui va du minidrone au drone tactique haut subsonique. Tous ces systèmes sont intensément testés en Syrie, en coordination avec les robots de combat, les unités régulières ou les équipes de Spetsnaz. Les Russes ont aussi appris du théâtre syrien que les drones constituaient une menace très préoccupante, comme l’a montré l’attaque d’une douzaine de petits drones du commerce détournés en engins suicides sur la base aérienne de Hmeimim, et le port de Tartous. 

Les plus petits drones peuvent être armés, comme le T-16 d’Eniks Design Bureau basé à Kazan. L’engin d’à peine 20 kg peut embarquer des petites munitions de 6 kg, suffisantes pour neutraliser un sniper, un véhicule peu protégé ou un nid de mitrailleuse. Des projets de grands drones MALE, comme l’Orion-E du groupe Kronstadt, sont en cours de développement. Le groupe Kalashnikov, société du complexe Rostek, développe également une activité de drones d’emploi commercial et militaire, et met sur le marché la gamme Zala qui comprend des engins classiques et des petits aéronefs ADAV multirotors. Très proche politiquement de la Russie, la Biélorussie et sa joint-stock company « Atelier de réparation aéronautique 558 » fait la promotion d’une gamme très complète de drones tactiques : Grif 100/K, Kondor, Berkut, Bekard, Mosquito et Shershen, ainsi que les stations de contrôle, de lancement et les télécommandes associées. Il s’agit de drones de 5 à 150 kg, de reconnaissance tactique et de surveillance, utilisables à différents échelons. 

Le Pchela-1T

 

Le Pchela-1T est un drone tactique d’une soixantaine de kilomètres de portée, lancé depuis un camion ou un blindé chenillé BTR-D, faisant partie du système Stroi-P. Le drone décolle à l’aide de deux fusées et atterrit sous parachute. Son parcours est automatique, mais il peut être modifié manuellement en vol. Pesant 130 kg, il vole jusqu’à 150 km/h entre 100 et 2 500 m d’altitude. Le Yakovlev Pchela-1T est en service depuis les années 90. Il a été utilisé en Géorgie notamment.

Le Reys

 

Très rapide (970 km/h), le Tupolev Reys est lancé depuis un camion BAZ 135-MB, porteur du système SPU-143. C’est un drone lourd (1 410 kg) et de grande dimension (plus de 8 m) propulsé par un réacteur TRZ-117. Le Reys peut pénétrer jusqu’à 75 km à l’intérieur du dispositif ennemi pour recueillir du renseignement photo, mais il peut aussi être doté de capteurs de mesure de radiation. Durant son parcours, il peut effectuer deux changements de direction et cinq changements d’altitude. Il est récupéré par parachute. La durée de vie du drone est de 10 sorties. 

Malgré son âge (il fut développé dans les années 70), le Reys est toujours en service dans les forces russes. Il est un peu l’équivalent des drones Teledyne Ryan à réaction employés massivement au Vietnam par les Américains.

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Jean-Pierre HUSSON Marc CHASSILLAN