Les putschistes ont aussi évoqué le contexte d’insécurité que les islamistes radicaux font régner dans le nord du pays.
Le leader des mutins serait le lieutenant‑colonel Pascal Tigri qui commandait le 3ème Groupement Inter-Armes de la garde nationale depuis sa création en 2023 jusqu’au 3 janvier 2025.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (ECOWAS) a ordonné le déploiement immédiat d’éléments de l’« Ecowas Standby Force » (ESF, force de réserve régionale) qui dépend de l’« African Standby Force » (ASF, Force africaine en attente) de l’Union Africaine pour soutenir le Bénin. Les contingents annoncés incluaient notamment le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sierra Léone.
Dans ce cadre et à la demande directe des autorités béninoises, le Nigeria a fourni un appui aérien pour aider à neutraliser les putschistes (un appareil a été détaché quelques heures sur l’aéroport de Cotonou.)
Constitutionnellement, le président Patrice Talon, en fonction depuis 2016, doit quitter son poste après l’élection présidentielle prévue en avril 2026.
En janvier 2025, deux de ses anciens proches, Olivier Boko et Oswald Homeky, ont été jugés sans leurs avocats. Ils ont été condamnés à vingt ans de réclusion pour « complot contre la sûreté de l’État » et « corruption d’agent public. » L’affaire est étrange car ils étaient considérés comme des remplaçants possibles pour le président Talon.
L’échec rapide du dernier putsch et l’intervention rapide de l’« Ecowas Standby Force » va renforcer le rôle de l’ECOWAS dans le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Afrique de l’Ouest mais pose encore question sur la coordination opérationnelle de cette structure. L’événement va probablement accroître la coopération militaire et le partage de renseignements entre États riverains (Bénin, Togo, Nigeria, Burkina, Niger.)
Cet épisode arrive dans une région déjà marquée par des putschs récents; tout succès (même bref) ou toute faiblesse gouvernementale peut encourager des imitateurs. La réponse collective de l’ECOWAS vise précisément à casser cet effet d’enchaînement.
Même si la crise fut très courte, la militarisation, la fermeture de frontières temporaire et les perturbations économiques locales qui en découlent risquent de provoquer tensions économiques et d’accroître l’inquiétude des investisseurs régionaux
Par contre, le Nigeria renforce encore son rôle de puissance régionale, ce qui peut améliorer la sécurité sur zone.