Le réseau de gaz ukrainien est une cible privilégiée pour les frappes russes qui tentent d’affecter le moral des populations qui dépendent du gaz pour se chauffer en hiver.

Selon la compagnie énergétique publique Naftogaz, les forces russes ont lancé le 4-5 octobre l’un des plus grands bombardements connus à ce jour, tirant 35 missiles et 60 drones sur des installations gazières dans les oblasts de Kharkiv et de Poltava. Naftogaz a qualifié cette attaque d’attaque comme « la plus massive » contre les infrastructures gazières depuis le début de la guerre. La plus grande entreprise énergétique privée d’Ukraine, DTEK , a déclaré avoir été contrainte d’interrompre ses activités dans ses installations de Poltava à la suite des frappes. Deux jours plus tard, la Russie a lancé une autre attaque visant des infrastructures essentielles au chauffage résidentiel, provoquant de nouvelles destructions, a indiqué Naftogaz.

Selon Bloomberg, les dernières frappes qui se sont intensifiées en septembre auraient détruit environ 60 % de la production gazière ukrainienne. Les dernières ont encore aggravé la situation.
La dernière frappe a touché Kiev le 10 octobre. Vitali Klitschko, son maire a déclaré que les forces russes avaient ciblé des « infrastructures critiques » et a indiqué que des coupures de courant et des perturbations de l’approvisionnement en eau avaient touché des quartiers situés sur la rive est du Dniepr.
Comme l’année dernière, Kiev a fait appel à ses partenaires du G7 pour obtenir des équipements de rechange pour réparer les installations endommagées et a réitéré ses demandes de systèmes de défense aérienne supplémentaires pour protéger les infrastructures énergétiques.
L’Ukraine cherche également une nouvelle aide financière pour importer du gaz afin de combler le déficit de production.
À la suite des frappes, la ministre ukrainienne de l’Energie, Svitlana Hrynchuk a déclaré le 7 octobre que Kiev prévoyait d’augmenter ses importations de gaz naturel de 30 %.
Si les attaques continuent, Kiev prévoit d’importer environ 4,4 milliards de mètres cubes de gaz – d’une valeur d’environ 2 milliards d’euros – d’ici la fin mars.
Viktoria Voitsitska, ancienne secrétaire de la commission de l’énergie du Parlement ukrainien, a déclaré au Washington Post que l’infrastructure gazière est la partie la plus vulnérable du système énergétique ukrainien. Elle a précisé qu’étant donné le fait que les sites de production, de traitement et de stockage du gaz sont dispersés à travers le pays, « la protection de ces actifs représente des milliards de dollars, beaucoup de main-d’œuvre et beaucoup de temps. »

Mais dans le même temps, l’Ukraine a intensifié ses attaques contre les infrastructures pétrolières et gazières russes.
Selon le Financial Times, les drones ukrainiens ont frappé au moins 16 des 38 raffineries russes depuis août 2025, réduisant les exportations de diesel à leur plus bas niveau depuis 2020.
Le président Zelensky a dit voir des « résultats positifs » de la campagne ukrainienne de frappes sur les raffineries russes qui ont provoqué une hausse des prix du carburant en Russie depuis l’été. Il a évoqué des « pénuries de carburant à hauteur de 20% des besoins » en Russie.
L’Ukraine a aussi récemment frappé une centrale électrique dans la région russe frontalière de Belgorod, provoquant des coupures de courant.
La Russie a fait face les 6 et 7 octobre à deux attaques de drones ayant chacune impliqué plus de 200 engins, soit parmi les attaques ukrainiennes les plus massives depuis 2022.
Il est vrai que les frappes touchant des raffineries situées en Russie profonde, à Tioumen, Orenbourg, en Crimée et au-delà.

Dans les deux cas, ces opérations peuvent être considérées comme des « attaques indiscriminées » qui violent le droit international humanitaire et le droit international pénal.
Mais cela ne pourra être traité qu’après la fin de la guerre qui ne semble pas être pour demain. De plus, ce sont généralement les règles du vainqueur qui s’appliquent. Là, il risque qu’il n’y ait pas de vainqueur ni de vaincu bien identifié…