Le président Donald Trump a annoncé que l'armée américaine avait détruit une nouvelle embarcation vénézuélienne soupçonnée de transporter de la drogue dans les eaux internationales : « ce matin, sur mes ordres, les forces militaires américaines ont mené une deuxième frappe cinétique contre des cartels de trafiquants de drogue et des narcoterroristes formellement identifiés et extrêmement violents […] Ces cartels de trafiquants de drogue extrêmement violents constituent une menace pour la sécurité nationale des États-Unis. »

Cette annonce était accompagnée d’une vidéo de près de 30 secondes montrant une barcasse équipée de deux moteurs hors-bord explosant puis s’enflammant.
Les trois hommes qui étaient à bord auraient été tués lors de l’attaque.
Trump a déclaré ultérieurement que les États-Unis avaient enregistré des preuves que les bateaux appartenaient à des groupes narcoterroristes : « il suffit de regarder la cargaison : elle était éparpillée dans l’océan : de gros sacs de cocaïne et de fentanyl partout. »
Il ensuite affirmé que le trafic de drogue vers les États-Unis par voie maritime avait diminué grâce aux efforts récents mais il a aussi reconnu que des stupéfiants continuaient d’entrer aux États-Unis par voie terrestre. « Nous disons aux cartels dès maintenant que nous allons les arrêter aussi », a-t-il déclaré.

Plus tôt dans la journée, le secrétaire d’État Marco Rubio avait défendu la première attaque du 2 septembre contre un bateau lui aussi censé transporter de la drogue en provenance du Venezuela. Cette attaque avait fait onze morts(1). Il a affirmé que Washington avait « une confiance et une certitude absolues » quant à l’implication du navire dans un trafic vers les États-Unis. Pour lui, « il faut commencer à faire exploser certains de ces bateaux [pour l’exemple]. » Il a ajouté que Maduro représentait « une menace directe pour la sécurité nationale » des États-Unis en raison de son implication présumée dans le trafic de drogue.
Le 15 septembre soir, Maduro a affirmé que les relations avec les États-Unis avaient été « détruites par les menaces de bombardement […] Nous sommes passés d’une période de relations tendues à une période de rupture totale.»
Les tensions entre les deux pays se sont intensifiées après le déploiement en août de navires de guerre américains dans le sud des Caraïbes, dans le cadre d’opérations de lutte contre le trafic de stupéfiants(2).
Interrogé ce week-end par un journaliste sur la question de savoir si les États-Unis allaient « lancer des frappes sur le Venezuela continental », Trump avait répondu : « Nous verrons bien ce qui se passera. »

Deux jours après le premier incident du 2 septembre, deux F-16 vénézuéliens avaient survolé un destroyer de l’US Navy.

Trump avait alors averti que tout avion vénézuélien mettant « nous mettant dans une situation dangereuse » serait abattu.

Les tensions sont remontées le 6 septembre lorsque le ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Yván Gil, a accusé les forces américaines d’avoir arraisonné un thonier vénézuélien Carmen Rosa.

Le ministère vénézuélien des Affaires étrangère a publié le communiqué suivant : « Ce vendredi 12 septembre, le navire vénézuélien Carmen Rosa, avec neuf modestes pêcheurs de thon à bord, qui naviguait à 48 milles nautiques au nord-est de l’île La Blanquilla, dans les eaux appartenant à la zone économique exclusive vénézuélienne, a été illégalement et hostilement assailli par un destroyer de la marine américaine, l’USS Jason Dunham […] Le navire de guerre a déployé 18 agents armés qui ont abordé et occupé la petite embarcation inoffensive pendant huit heures. » Il évoque une « provocation directe par l’utilisation illégale de moyens militaires exagérés […] Ceux qui donnent l’ordre de faire ces provocations cherchent un incident qui justifie une escalade guerrière dans les Caraïbes, dans le but [de provoquer] un changement de régime » à Caracas.

Les États-Unis, et de nombreux autres pays, dont le Royaume-Uni, n’ont pas reconnu la réélection de Maduro en juillet 2024, invoquant des preuves recueillies par l’opposition avec l’aide d’observateurs indépendants montrant que son rival, Edmundo González Urrutia, avait remporté l’élection haut la main. Ce dernier vit désormais en exil en Espagne. Le régime vénézuélien a mis sa tête à prix pour 100.000 dollars, l’accusant – entre autres – de « conspiration. »

De leur côté, Washington accusent Maduro d’être à la tête d’un cartel de la drogue appelé le « cartel des soleils » et offrent une récompense de 50 millions de dollars pour toute information permettant sa capture.

Maduro a nié ces allégations et accusé les États-Unis de mener une « manœuvre impérialiste » visant à le destituer. Il a appelé les Vénézuéliens à s’enrôler dans les milices populaires.

(1) Voir : « Les États-Unis détruisent pour l’exemple un go-fast venant du Venezuela » du 5 septembre 2025.

(2) Voir : « Le Venezuela mobilise 4,5 millions de miliciens face à la ‘menace’ américaine » du 22 août 2025.