Selon l’AFP, la Chine et la Russie mènent depuis le 3 août 2025 des exercices navals conjoints en mer du Japon cherchant à approfondir leur partenariat face à ce qu’elles considèrent comme une « domination des États-Unis. »

Le ministère de la Défense chinois a déclaré que le coup d’envoi de ces manœuvres appelées « Joint Sea 2025 » a été donné dimanche dans les eaux proches du port russe de Vladivostok.

Il a été précisé que : « les deux armées se livreront à des opérations de sauvetage sous-marin, de lutte conjointe contre des sous-marins, de défense aérienne et antimissile, ainsi qu’à des combats maritimes. ».

Quatre navires chinois, dont les destroyers lance-missiles de type 052D, Shaoxing (134) et Urumqi (118), Un navire de ravitaillement de type 903A, un navire de sauvetage sous-marin et au moins un sous-marin Kilo participent à ces exercices aux côtés de navires russes.

Après cet exercice qui doit se terminer le 6 août, les deux pays effectueront des patrouilles navales communes dans des « eaux du Pacifique », peut-être à la recherche d’un des sous-marins américains déployé sur ordre de du président Donald Trump fin juillet dans une zone « appropriées. »

Il y a des années que la Chine et la Russie se livrent à des exercices militaires conjoints et les manœuvres « Joint Sea » ont débuté en 2012.
Le ministère chinois de la Défense a également affirmé que les exercices de cette année visaient à « approfondir davantage le partenariat stratégique global » entre les deux pays.
Il ne faut pas être prophète pour deviner quel est l’« adversaire » désigné de cet exercice et, plus largement pour la coopération militaire entre les deux pays : les États-Unis.

Ils ont lieu juste avant une visite officielle du président Vladimir Poutine en Chine prévue à la fin d’août.

Sommet de l’Organisation de Coopération de Shangaï (OCS) du 31 août et 1er septembre

En effet, le président russe doit assister le 31 août à Tianjin au sommet de l’Organisation de Coopération de Shangaï (OCS). Selon Pékin, c’est le plus important depuis sa création de cette organisation intergouvernementale créée en 2001 par la Chine, la Russie et quatre États d’Asie centrale.

Succédant au « groupe de Shanghai », elle est instituée par la Chine, la Russie et par le Kazakhstan, la Kirghizie, l’Ouzbékistan et le Tadjikistan. Elle s’est élargie à l’Inde et au Pakistan en 2016 puis à l’Iran en 2021 et enfin à la Biélorussie en 2024.

Les dirigeants de plus de dix pays – dont le Chinois, l’Indien, le Russe, le Pakistanais, l’Iranien, et de tous les pays d’Asie centrale (sur 16 invités) et les chefs de dix organisations internationales devraient participer à cet événement. À noter la présence d’une délégation turque et azérie.

Commémoration du 80e anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale à Pékin

Le président Poutine devrait ensuite assister au défilé militaire à Pékin marquant le 80e anniversaire de « la victoire dans la guerre contre l’agression japonaise et la guerre mondiale antifasciste. »

La Chine (celle du Kuomintang puis celle du Parti communiste chinois) a directement participé à la guerre de 1937 à 1945 au prix de millions de morts. Les chiffres restent imprécis mais un minimum de trois millions de morts est avancé.

Les présidents Lee Jae Myung de Corée du Sud et Alexander Loukachenko de Biélorussie sont également invités.

De nombreux pays dont la Russie et la Chine considèrent que le monde occidental emmené par les États-Unis est toujours « colonialiste » (même si les États-Unis n’ont jamais eu de colonies au sens strict du mot) souhaitant désormais soumettre le monde aux « droits universels » considérés par eux comme l’image de sociétés « décadentes.»
Ces deux pays ne sont pas seuls à partager cette idée – même si beaucoup font profil bas pour le pas s’attirer les foudres (économiques et plus rarement militaires) de Washington -.
Pour le moment, une sourde lutte d’influence à ce sujet a lieu dans les pays « intermédiaires » du continent africain, du Proche, Moyen et Extrême-Orient.
En dehors de toute idéologie, il convient néanmoins de constater que la position de « donneur de leçons » est désormais totalement démonétisée et pire encore, contre-productive.
Après l’administration très « moralisatrice » du président Joe Biden, la suivante emmenée par Donald Trump semble avoir compris le concept et ne considère plus – et sans se cacher – que l’« intérêt nord-américain » traduit par le slogan de campagne « Make America Great Again (MAGA). » Mais ce n’est pas récent puisque cela a été inventé par l’équipe du président Ronald Reagan lors de l’élection 1980.