Depuis mi-mars, dans le cadre de l’opération Rough Rider, l’aviation et les missiles américains pilonnent les cibles houthies au Yémen, touchant les différents bâtiments de commandement, les casernes, les aéroports, les sites de missiles et les raffineries de pétrole. Le président Donald Trump s’est engagé à employer une « force écrasante », selon ses mots, pour faire plier les Houthis, afin qu’ils stoppent leurs tirs contre le territoire israélien et la navigation en mer Rouge. En effet, depuis mars 2023, plus de 70 % du trafic naval marchand qui auparavant y transitait, sont déroutés autour du continent africain.
Pourtant, les bombardements ne semblent pas avoir les résultats escomptés. Les Houthis ont même menacé d’étendre leurs attaques contre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Les experts sont tout de même étonnés par leur capacité de résilience ; quant au volume de leur arsenal, celui-ci reste une interrogation. Toujours selon ces spécialistes, seule une offensive terrestre pourrait finalement faire disparaître les forces armées houthies qui contrôlent actuellement une grande partie du nord du Yémen, la capitale Sanaa et le principal port, Hodeïda.
Des préparatifs seraient donc en cours dans le cadre d’une opération conjointe américano-saoudiennealliés yéménites. Celle-ci devrait être lancée en même temps le long de la côte ainsi qu’au sud et à l’est du Yémen ; le premier objectif étant de reprendre le port de Hodeïda. Une opération qui ne semble pas prête d’aboutir, dans la mesure où les forces militaires yéménites anti-houthis ne sont ni coordonnées ni opérationnelles ! D’autant que certaines sont soutenues par les Saoudiens et d’autres par les Émirats arabes unis, qui n’ont pas les mêmes calendriers militaro-politiques. Surtout, persiste l’extrême résistance et pugnacité des Houthis, qui ont mis en échec depuis des années tous leurs adversaires.
Enfin, le Pentagone semble réticent à se lancer dans une aventure qui pourrait avoir des relents d’Afghanistan… Toutefois, deux porte-avions américains croisent dans l’océan Indien et des bombardiers B-2 stationnent à Diego Garcia.
À cela s’ajoutent les menaces d’une campagne de bombardements massifs contre l’Iran par Donald Trump si Téhéran ne limite pas ses programmes de développement nucléaire et de missiles balistiques.
En effet, pour l’administration Trump, la campagne de bombardements contre les Houthis et ces pressions contre l’Iran vont de pair. Ainsi, les eaux de la mer d’Arabie risquent d’être encore plus chaudes durant les prochains mois.
Bonne lecture
Eric Micheletti
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