L’Agence fédérale pour le transport maritime et par voie navigable de la Fédération de Russie (Rosmorrechflot) a rapporté sur Telegram qu'une « explosion a eu lieu dans la salle des machines » du navire « Koala » dans le port d'Oust-Louga (Ust-Luga) à l'ouest de Saint-Pétersbourg le 9 février vers 5 heures du matin. En réalité, il y aurait eu trois explosions distinctes…

Selon la même source, l’équipage fort de 24 marins a évacué le navire mais que l’explosion n’aurait pas provoqué « un déversement de la cargaison ou une fuite de produits pétroliers », et qu’il n’y avait aucun risque de naufrage du navire ce dernier étant amarré au quai. La salle des machines a été inondée et le pétrolier s’est lentement enfoncé par l’arrière jusqu’à toucher le fond.

Fort logiquement, les autorités du port ont déclaré que « les agences compétentes enquêtent sur l’incident ».

Le site de suivi des navires « Vesselfinder » a montré que le Koala battant pavillon d’Antigua-et-Barbuda était arrivé à Oust-Louga le 6 février. Il devait repartir le 9 février.

Selon la chaîne Telegram russe Baz, le navire transportait 130.000 tonnes de fioul lourd.

Les autorités finlandaises ont déclaré pour leur part qu’elles se préparaient à une éventuelle marée noire dans le golfe de Finlande.

Il convient de souligner que deux pétroliers russes transportant du pétrole avaient fait naufrage dans la mer Noire en décembre, provoquant une marée noire massive de carburant.

En janvier, les États-Unis avaient désigné plus de 180 navires russes comme faisant partie de la « flotte fantôme » qui exporte du pétrole brut malgré les sanctions occidentales mais le Koala ne figure pas sur cette liste.

La thèse de l’accident dans la salle des machines au moment de la mise en route des moteurs est plausible. Ce navire est un « Suezmax » turc géré par des Chypriotes accusant 22 ans d’âge. Il a changé de pavillon quatre fois au cours de l’année écoulée. Son dossier d’inspection par les autorités portuaires à son arrivée montre des contrôles techniques peu fréquents mais pas de déficience récente.

Bien sûr, la thèse d’une opération de sabotage revient sur le devant de la scène d’autant que selon la presse de Kiev, le Service de sécurité de l’Ukraine (SBU) avait déjà revendiqué une attaque de drones le 4 janvier contre des installations gazières dans le port d’Oust-Louga.

Selon une source journalistique, ces drones à longue portée auraient volé sur plus de 900 kilomètres.

Les réparations des installations devaient durer plusieurs semaines provoquant des interruptions dans les opérations du terminal.

Le terminal d’Oust-Louga est un centre logistique majeur pour la Russie en mer Baltique.

Il a commencé ses activités en décembre 2001avec des exportations de charbon et au début des années 2020, il est devenu l’un des plus grands complexes maritimes de Russie.