Étaient présents sept véhicules blindés de transport de troupes à roues BTR-82A.
Il a été particulièrement remarqué des blindés à roues Spartakus d’un canon S-60, un modèle qui n’a été présenté en Russie qu’en 2023.
Une ambulance Linza (ainsi qu’au moins une civile) et des véhicules Tigr ont aussi été observés.
De nombreux camions Kamaz-4385 entrés en service en 2024 et des engins du génie – civils et militaires – faisaient partie du convoi.
Trois pièces d’artillerie tractée D-30 de 122 mm étaient de la partie.
Deux embarcations légères destinées à des patrouilles fluviales ont aussi défilé devant les caméras…
Il est vraisemblable que cette centaine d’engins et véhicules est destinée à armer l’Africa Corps successeur de la SMP Wagner. La soixantaine de véhicules de combat et la quarantaine de matériels logistiques (camions, remorques dont des tonnes à eau, engins du génie – dont au moins un civil -) permettent de monter une brigade légère adaptée à la contre-guérilla.
Par contre, aucun personnel russe n’a été vu les conducteurs des transports lourds semblant être des Maliens. Seuls deux bus blancs occultés étaient présents en fin de convoi. Il semble bien que ces matériels devront être servis, au moins dans un premier temps, par des personnels déjà formés.
Provenance de ces matériels
Pour le moment, la provenance de ces matériels n’est pas certaine mais des marquages récents de dimensions sur un char de bataille laissent penser qu’il a voyagé il y a peu de temps par voie ferrée en Russie.
Il avait été question de matériels provenant de Syrie que les Russes évacuent progressivement mais cela ne semble pas être le cas d’autant que les nouvelles autorités de Damas n’autorisent toujours pas les navires russes à accoster à Tartous.
Selon certaines sources, ces matériels ont été transférés depuis la base de Mourmansk dans l’Arctique russe jusqu’au port de Conakry en Guinée à bord de deux navires : l’Adler et le Siyanie Severa. Les deux navires auraient appareillé au début décembre alors que le régime syrien n’était pas encore tombé ce qui exclut l’hypothèse syrienne évoquée plus avant.
Cette nouvelle route maritime permet de contourner les restrictions géopolitiques qui limitent l’accès à la Méditerranée et de garantir un flux continu de ressources vers le Sahel. C’est aussi une démonstration de la volonté du Kremlin de compenser la perte de bases syriennes par la consolidation de nouvelles positions opérationnelles en Méditerranée centrale et en Afrique de l’Ouest.
Ce déploiement fait suite à une série d’accords signés ces dernières années entre Moscou et Bamako visant à renforcer l’infrastructure de sécurité du Mali dans un contexte d’instabilité chronique au Sahel.
Ce « Corps expéditionnaire russe » plus intégré que Wagner se concentre sur la fourniture de matériel militaire et la coopération anti-terroriste avec les gouvernements locaux de Libye, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et de la République Centre-Africaine. Le Kremlin a pour objectif de développer son influence en Afrique en remplissant le vide sécuritaire laissé par le retrait des puissances occidentales et plus particulièrement par la France. La Russie cherche aussi à prendre le contrôle des ressources stratégiques telles que l’uranium et le lithium.