Le 3 juillet, quelques 200 roquettes et drones tirés par le Hezbollah depuis le Sud-Liban ont provoqué un certain nombre d'incendies dans le nord d'Israël et tué au moins un officier de Tsahal.
Ces tirs ont eu lieu en représailles à l’assassinat ciblé de Mohammed Nimah Nasser, un important responsable du Hezbollah.
En riposte, l’’armée israélienne a pris pour cible les « structures militaires » du mouvement chiite libanais et d’autres cibles dans le sud du Liban. Les médias libanais ont rapporté qu’une personne avait été tuée lors d’une frappe de drones israéliennes dans la ville de Houla.
Le commandant du Hezbollah tué le 3 juillet lors d’une frappe aérienne israélienne près de la ville de Tyr, Mohammed Nimah Nasser, était l’une des figures les plus importantes du groupe à avoir été tuée depuis le début du conflit.
Il commandait depuis 2016 l’« unité Aziz » du Hezbollah, qui est responsable du lancement de roquettes depuis le sud-ouest du Liban.
Une annonce du Hezbollah a suivi son décès : « avec une grande fierté et un grand honneur, la Résistance islamique exalte le ‘chef martyr’ Mohammed Ni’ma Nasser ‘Al-Hajj Abu Ni’ma’ né en 1965 de la ville de Hada dans le sud du Liban, qui est devenu un martyr sur la route d’Al Qods .»
L’expression « chef martyr » est un rang attribué précédemment à seulement deux autres commandants ciblés par les Israéliens :
. Wissam al-Tawil, qui commandait les « forces de Radwan » tué le 8 janvier 2024(1),
. Sami Taleb Abdullah qui commandait l’« unité Nasr » éliminé le 11 juin dernier.
Depuis le début de la guerre entre les Israéliens et le Hamas à Gaza le 7 octobre, il y a des échanges de tirs presque quotidiens le long de la frontière israélo-libanaise(2).
Le Hezbollah affirme agir pour aider le groupe palestinien Hamas qui est également soutenu par Téhéran.
Jusqu’à présent, plus de 400 personnes auraient été tuées au Liban, la grande majorité d’entre elles des combattants du Hezbollah, et 25 personnes en Israël, pour la plupart des militaires. Les hostilités ont également déplacé des dizaines de milliers de personnes des communautés frontalières du nord d’Israël et du sud du Liban.
Le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou qui promet depuis des mois de rétablir la sécurité dans le nord d’Israël a déclaré le 4 juillet : « dans la campagne difficile contre le Liban, nous avons établi un principe – celui qui nous fait du mal est un homme mort. Nous en faisons une réalité dans la pratique. »
Le Ministre israélien de la défense, Yoav Gallant, avait expliqué la veille que l’armée serait bientôt prête à « prendre toute mesure nécessaire au Liban, ou à parvenir à un arrangement à partir d’une position de force. »
Kandice Ardiel, une porte-parole de la force de maintien de la paix des Nations unies au Liban (Unifil) a déclaré que les échanges de tirs s’étendaient maintenant plus profondément aux deux côtés de la frontière, et a appelé à la fois les Israéliens et le Hezbollah à faire preuve de retenue : « Nous sommes très inquiets… parce que n’importe quel échange, n’importe quel incident, peut dégénérer en quelque chose de plus important s’il y a un malentendu. »
Le Hezbollah, qui est considéré comme un adversaire nettement plus puissant que le Hamas affirme qu’il ne voulait pas une guerre totale avec l’État hébreu et qu’il observera au Liban un cessez-le-feu si cela arrive aussi à Gaza. Mais il a également averti qu’il lutterait sans retenues s’il y avait une guerre.
1. Voir : « Mort d’un haut responsable du Hezbollah » du 8 janvier 2024.
2. Voir : « la guerre au nord d’Israël » du 2 avril 2024.
Publié le
Texte
Et aussi