Les États-Unis se tiennent résolument aux côtés d’Israël dans la guerre qui oppose cet État au mouvement palestinien Hamas.
Si le souci de Washington réside dans la sauvegarde des citoyens américains (souvent des bi-nationaux) retenus en otages dans la bande de Gaza (29 américains ont été tués et une quinzaine auraient « disparu »), sa préoccupation la plus importante reste l’extension possible du conflit à tout le Proche-Orient. À savoir que Téhéran a multiplié les déclarations guerrières depuis une semaine et a la capacité de donner l’ordre au Hezbollah libanais de passer à l’action. Les incidents survenus depuis une semaine dans la région des fermes de Chebaa ne sont pour le moment que sporadiques et peu significatifs.
Mais le Hezbollah représente une menace beaucoup plus importante que le Hamas allié au Jihad Islamique palestinien ; Il possèderait au moins dix fois la puissance de feu en roquettes, missiles et autres drones, fournis depuis des années par Téhéran. De plus, ses activistes sont expérimentés par plus de dix ans d’intervention aux côtés du régime de Bachar el-Assad en Syrie. Là, ils ont pu s’entraîner aux côtés des forces iraniennes déployées au sein des milices chiites présentes sur le terrain.
Si le Hezbollah commence à bombarder l’État hébreu dans la profondeur de son territoire, il est vraisemblable que le « dôme de fer » sera rapidement saturé puis à court de munitions.
Tsahal n’aura d’autre choix qu’aller détruire les bases de départ eu Liban-Sud par une opération terrestre d’envergure. Cela fait des années que le Hezbollah prépare ce combat qui a débuté avec la guerre de 2006 qui avait posé beaucoup de problèmes tactiques aux Israéliens.
Comme l’affaire sera rude et que la responsabilité de Téhéran sera alors clairement établie, Tel-Aviv sera tenté de bombarder les sites stratégiques iraniens en Syrie (les aéroports de Damas et Alep l’ont été le 13 octobre) et en Iran même.
Même si jusqu’à aujourd’hui, Washington s’est montré rétif pour cette dernière option, ils ne l’écartent plus et accompagneront vraisemblablement Tel-Aviv dans cette opération aérienne majeure.
Il est fort probable que la Turquie interdira l’utilisation de la base aérienne d’Inçirlik (Adana) pour cette opération (et même peut-être même le survol de son espace aérien par des avions américains intervenant contre l’Iran), la meilleure option reste la solution aéronavale.
À cette fin, deux task-forces sont en train de se mettre en place en Méditerranée orientale.
Ils espèrent que cette diplomatie de deux fois 100.000 tonnes servira de dissuasion suffisante pour empêcher Téhéran de lancer ses sbires du Hezbollah.
La force aéromaritime
L’USS Gerald R. Ford (CVN-78) et son groupe de frappe (CSG) qui opéraient près de l’Italie sont désormais en place en Méditerranée orientale.
Le Gerald R. Ford est le porte-avions le plus récent et le plus avancé de la Marine américaine, représentant un saut générationnel important pour l’US Navy.
Le groupe d’attaque Ford comprend huit escadrons d’avions d’attaque et de soutien, le croiseur lance-missiles de classe Ticonderoga USS Normandy et quatre destroyers lance-missiles de classe Arleigh-Burke : USS Thomas Hudner, USS Ramage, USS Carney et USS Roosevelt.
Les aéronefs embarqués sont les suivants :
– Les « Ragin’ Bulls » du Strike Fighter Squadron (VFA) 37 – F/A-18F – depuis la base aéronavale d’Oceana, en Virginie.
– Les « Blacklions » du VFA 213 – F/A-18F – depuis la Naval Air Station Oceana.
– Les « Golden Warriors » du VFA 87 – F/A-18F – de la Naval Air Station Oceana.
– Les « Tomcatters » du VFA 31 – F/A-18F – depuis la Naval Air Station Oceana.
– Les « loups gris » de l’escadron d’attaque électronique (VAQ) 142 – EA-18G – depuis la base aéronavale de Whidbey Island, Washington.
– Les « Bear Aces » de l’escadron aéroporté de commandement et de contrôle (VAW) 124 – E-2D – de la base aéronavale de Norfolk, en Virginie.
– Les « Rawhides » du Fleet Logistics Support Squadron (VRC) 40 – C-2A – de la Naval Air Station de Norfolk.
– Les « Spartans » de l’escadron d’hélicoptères de frappe maritime (HSM) 70 – MH-60R – depuis la base aéronavale de Jacksonville, en Floride.
– Les « Tridents » du 9e Escadron d’hélicoptères de combat maritime (HSC) – MH-60S – depuis la base aéronavale de Norfolk.
L’USS Dwight D. Eisenhower a quitté Norfolk aux États-Unis pour être déployé en Méditerranée orientale.
Outre le porte avions avec la Carrier air Wing 3, il comprend en particulier le croiseur lance-missiles USS Philippine Sea (CG 58), USS Normandy (CG 60), les destroyers lance-missiles USS Gravely (DDG 107), l’USS Mason (DDG 87), l’USS Thomas Hudner (DDG 116), l’USS Ramage (DDG 161), l’USS Carney (DDG 64) et l’USS Roosevelt (DDG 80).
Pour sa part, l’US Air Force a déployé des escadrons de F-15, F-16 et A-10 mais leur implantation relève du secret défense. Ces appareils peuvent se trouver sur une (ou plusieurs) de leurs nombreuses bases et facilités établies au Proche et moyen-Orient (c/f carte ci-après).
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