Les forces armées britanniques seraient dans un triste état, selon Washington, qui tire la sonnette d’alarme. Un général américain (dont le nom n’a pas été publié) l’affirme : la British Army serait « incapable de mener une guerre de haute intensité »
Et d’ajouter que ses capacités seraient maintenant très en dessous de celles des armées de terre française, allemande ou italienne. « L’armée britannique serait à court de munitions en quelques jours, en cas de guerre », assurent certains experts. Si, jusque dans les années 2000, l’Army alignait 900 chars, actuellement elle n’en possède que 220 (et il est prévu qu’en 2030 elle n’en compte plus que 148). Il est vrai que, depuis la fin de la guerre froide, le Royaume-Uni a réduit plusieurs fois son budget défense (actuellement à 2 % du PIB). L’état-major de l’Army souligne, en privé, que les effectifs sont vraiment trop faibles, soulagés de 10 000 hommes il y a quelques années.
Deux annonces viennent encore assombrir ce tableau. D’une part, le gouvernement de Rishi Sunak a décidé de se séparer de 3 000 soldats supplémentaires ; d’autre part, les commandes de nouveaux armements seraient repoussées de plusieurs années. Depuis toujours, la British Army est reléguée derrière la Royal Navy et la Royal Air Force quand les budgets arrivent. « Actuellement et certainement pour une décennie, notre armée de terre est incapable de protéger le territoire national et à plus forte raison celui de nos alliés », constatent des officiers supérieurs britanniques.
L’ancien chef d’état-major, le général Sir Mark Carleton-Smith de la British Army, avait donné l’alarme en déclarant que « le Royaume-Uni ne pourrait bientôt plus compter sur la British Army pour se défendre ».
D’ailleurs, la guerre en Ukraine a révélé des failles dans l’armée de terre anglaise qui, ces dernières années, a misé sur les nouvelles technologies pour oublier un peu vite les éléments fondamentaux : combattants, blindés et artillerie.
Se retrouvant quelque peu au creux de la vague, l’état-major de la British Army tente actuellement de corriger le tir. Mais le matériel est vieillissant : beaucoup d’engins ont plus de 30 ans, dont plusieurs ont été donnés aux Ukrainiens.
Et ce n’est pas le programme Future Soldier(1) – qui prévoit une réorganisation en profondeur de la British Army reposant sur plusieurs brigades de combat et une force de réaction rapide – qui changera la donne.
Une seule solution : l’ami américain, sans lequel il n’est pas possible de conduire une opération. Un constat amer, pour Londres, qui se vantait il y a moins d’une décennie d’aligner la meilleure armée d’Europe de l’Ouest… avec la France.
(1)Voir RAIDS nos 433 et 434.
Bonne lecture
Eric Micheletti
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