Le ministère turc des Transports et de l’Infrastructure a signalé que les 25 membres de l’équipage du « Kairos » avaient tous été rapidement secourus.
Le navire se trouvait alors à 64 kilomètres de la côte alors qu’il venait d’Égypte et devait rejoindre le port russe de Novorossysk.
Les autorités turque ont déclaré : « Pour le pétrolier avec 25 personnes, nos vedettes de secours ‘KEGM-9’ et ‘KEGM-10’ […], notre remorqueur ‘Rescue-12’ et notre navire d’intervention d’urgence ‘Nene Hatun’ sont immédiatement rendus sur les lieux et 25 membres du personnel ont été recueillis par le ‘KEGM-10’. »
Le gouverneur de la province de Kocaeli située au nord-ouest de la Turquie , Ilhami Aktaş, a déclaré aux journalistes que le navire était en feu au large des côtes de Kefken.
Les 25 membres d’équipage ont été accueillis dans ce port où ils ont été soumis à un examen médical.
Ils ont été ensuite transférés vers hôpital de Kandıra pour des examens complémentaires.
De son côté, le pétrolier « Virat » battant aussi pavillon gambien mais enregistré au port de Sébastopol a aussi été touché en mer Noire à environ 65 kilomètres des côtes turques.
Des bâtiments de sauvetage et des navires commerciaux se sont rendus sur zone. Les 20 membres d’équipage sont en en bonne santé et n’ont pas demandé à être évacués malgré une fumée abondante sortant de la salle des machines.
Il aurait été touché par un deuxième drone naval quelques heures plus tard…
Enfin, le pétrolier turc M/T Mersin qui a fait escale à plusieurs reprises dans les ports russes de Novorossiysk et, plus récemment, de Taman, se trouve en difficulté au large de Dakar. Le navire, qui faisait route vers l’Afrique, est à l’arrêt depuis près d’une semaine et semble couler progressivement. Selon les services de suivi maritime, le pétrolier de 50.000 tonnes battant pavillon panaméen appartenant à la compagnie Beşiktaş Denizcilik, est arrivé au large du Sénégal le 25 septembre. Il a émis un appel de détresse dans la nuit du 27 au 28 novembre après une explosion survenue au niveau de la salle des machines provoquant une importante voie d’eau. L’équipage a été évacué par les autorités sénégalaises qui ont également lancé des procédures d’urgence pour régler au mieux ce qui était alors qualifié d’« incident. »
Les origines de cette situation d’urgence ne sont pas encore connues. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent le navire abandonné enfoncé dans l’eau mais aucun signe évident de collision ou d’impact extérieur n’est visible ce qui laisse à penser que cet « incident » par un problème « intérieur ». »
Il est de plus en plus vraisemblable que les services ukrainiens soient impliqués car le navire était fréquemment utilisé pour le transport de pétrole russe.
Mais, aucune revendication officielle n’a été émise…
Pour terminer le mois de novembre, un des trois points d’amarrage du terminal pétrolier russe situé près du port de Novorossiysk a interrompu ses activités le 30 matin après une attaque de drone naval. Le consortium Caspian Pipeline (CPC), propriétaire du terminal, a déclaré qu’il reprendrait ses activités une fois la menace de drones levée mais cette fois, l’attaque n’a pas été identifiée. L’oléoduc CPC, qui part du Kazakhstan pour aboutir au terminal est un important conduit pour le pétrole kazakh et l’un des plus importants au monde en volume, acheminant environ 1 % des approvisionnements mondiaux.
Selon Kiev et ses alliés occidentaux, les navires de la « flotte fantôme » russe alimentent l’économie de guerre et constituent en conséquence des cibles militaires légitimes au regard du droit international. En revanche, lorsque la Russie attaque des navires civils (une vingtaine ont été touchés – particulièrement par des mines – depuis le début de l’invasion de l’Ukraine) cela constitue « probablement » des crimes de guerre. Ces actions auraient perturbé jusqu’à 15% du commerce mondial des céréales et fait exploser les coûts d’assurance pour la navigation en mer Noire. Cela impacte particulièrement une partie des pays du Sud global confrontés à la pauvreté.
Mais le jeu qui consiste à frapper des objectifs battant des pavillons étrangers est discutable sur le plan juridique (il faudra des années pour le savoir) mais, encore plus important, peut offrir des prétextes à Moscou pour faire de même. Des dérapages incontrôlables par les acteurs alors engagés peuvent avoir lieu(1).
1. Nombre de citoyens européens ont désormais vraiment peur de la possibilité du déclenchement d’un conflit généralisé. Cela est le résultat des discours bellicistes des responsables politiques (souvent pour des raisons de politique intérieure), des militaires (parce que ces derniers sont statutairement « aux ordres » des autorités politiques) et des medias (pour faire monter l’audience.) Ils évoquent sans cesse le déclenchement à venir d’une guerre comme inéluctable. Le type d’opération décrit dans l’article est visiblement destiné à encore faire monter la tension. Résultat : ce n’est pas un esprit de résilience « à l’ukrainienne » qui est en train de poindre mais de panique.