L’un a été mis hors de cause, le seul suspect restant Anthony Williams, 32 ans, un Britannique de Peterborough qui a été inculpé lundi de 10 chefs de tentative de meurtre.
La police a indiqué qu’il était également inculpé d’une autre tentative de meurtre et de possession d’une arme blanche en lien avec un incident survenu à la station DLR de Pontoon Dock tôt le matin du même jour.
Selon les services de police du Cambridgeshire, l’alerte a été donnée à 19h39 (heure locale) après qu’un appel a signalé que « plusieurs personnes avaient été poignardées à bord d’un train. » Le train qui reliait Doncaster et à Londres, a été arrêté en gare de Huntingdon pour permettre l’intervention des forces de l’ordre.
Les policiers ont sécurisé les lieux et bouclé les accès à la gare ainsi que la route A1307 menant au centre-ville, le temps des opérations.
L’affaire a été qualifiée par les autorités de police d’« incident majeur » et l’unité antiterroriste britannique, Counter Terrorism Policing, a été mobilisée par précaution.
Les forces de l’ordre ont déclaré avoir un temps utilisé le code « Platon » – le nom de code national employé par les services d’urgence lors d’une intervention en cas d’« attaque terroriste par maraudeurs » – avant de le retirer par la suite.
Le commissaire Loveless a déclaré plus tard lors d’une conférence de presse le 2 novembre matin qu’«il n’y a rien qui laisse penser qu’il s’agit d’un acte terroriste».
Le ministre de la Défense, John Healey, a déclaré à la BBC que les premiers rapports suggéraient qu’il s’agissait d’un incident isolé.
Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a réagi le soir même sur le réseau X. Il a déclaré que « cet événement effroyable survenu dans un train près de Huntingdon est profondément préoccupant […] Mes pensées vont à toutes les personnes touchées, et je remercie les services d’urgence pour leur intervention. Toute personne présente dans la zone doit suivre les consignes de la police. »
Analyse des faits
Il convient de prendre avec précautions les déclarations officielles des autorités britanniques. Un cas sert d’exemple : l’administration, les services sociaux, la police et des politiciens « trop inquiets de stigmatiser la communauté pakistanaise » et d’être accusés de racisme ont caché pendant des années un scandale d’abus sexuels sur mineures à Huddersflied par un gang.
Cela dit, pour le moment les autorités policières privilégient le fait de droit commun. Les actes criminels mettant en œuvre des armes blanche en Angleterre et au Pays de Galles ont augmenté de 87% au cours de la dernière décennie avec 54.587 infractions rien qu’en 2024, soit une hausse de 2% par rapport à 2023. Il s’agirait d’un des taux les plus élevés d’Europe.
Par contre, elles n’ont pas dévoilé les motivations du suspect.
La piste d’une action terroriste pour des raisons politico-religieuses n’est pour l’instant pas évoquée car pour le moment, on ne sait rien des convictions réelles du suspect.
Mais pour mémoire, dès les années 1990, la capitale britannique avait reçu le surnom de Londonistan, un titre fourni par des responsables français furieux de la présence croissante d’islamistes radicaux à Londres et de l’incapacité des autorités locales à faire quoi que ce soit à ce sujet. […] Des enquêtes menées en France et en Belgique avaient révélé des numéros de téléphone et de fax liés au Royaume-Uni, et des noms de suspects avaient été transmis aux autorités britanniques – sans réaction -.
Depuis, de nombreuses attaques jihadistes ont été répertoriées en Grande Bretagne.
Enfin, depuis longtemps les deux grandes organisations salafistes-jihadistes, le groupe État Islamique (Daech) et Al-Qaida, appellent sur les réseaux sociaux à l’action les « loups solitaires »(1) en Occident. C’est actuellement ce phénomène endogène qui est le plus craint par les autorités européennes.
(1) Dénomination controversée, aucun individu n’étant totalement solitaire. Mais, elle fait souvent référence à une personne endoctrinée qui passe à l’acte violent à sa propre initiative pour une cause (politiques, religieuse…) sans liaison directe avec un réseau organisé.