L’aviation israélienne à débuté une campagne de bombardements sur l’Iran dans la nuit du 12 au 13 juin. Comme cela était attendu, des sites nucléaires et balistiques ont été ciblés.

Israël préparait cette opération extrêmement complexe et risquée sur le plan tactique depuis des années. Elle aurait engagé plus de 200 appareils.

La dernière résolution de l’AIEA lui a donné le bon prétexte pour la lancer.
Elle faisait suite aux avertissements du Directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) selon lesquels les inspecteurs n’ont pas été en mesure de déterminer si le programme nucléaire iranien était « exclusivement pacifique », conformément aux termes de l’accord nucléaire de 2015 dont les États-Unis se sont retirés.
À la suite du vote de la résolution de jeudi par le Conseil des gouverneurs de l’AIEA, l’organisme iranien chargé de l’énergie atomique aurait annoncé son intention d’ouvrir une nouvelle usine d’enrichissement de l’uranium et d’augmenter la production de matières fissiles enrichies.
Cette résolution (GOV/2025/38 du 12 juin) met en évidence des inquiétudes sérieuses et croissantes depuis au moins 2019, selon lesquelles l’Iran n’aurait pas coopéré, y compris « à plusieurs reprises, ne fournissant pas à l’Agence d’explications techniquement crédibles sur la présence de particules d’uranium d’origine anthropique à plusieurs emplacements non déclarés en Iran. »
Elle réaffirme que l’Iran doit agir urgemment et « fournir des explications techniquement crédibles de la présence de particules d’uranium » et d’indiquer à l’Agence « où se trouvent maintenant les matières nucléaires et/ou le matériel contaminé.»

À l’heure où sont écrites ces lignes, l’opération se poursuit. Tous les sites nucléaires et balistiques iraniens n’ont pas été atteints et pour les plus enterrés, il faudra des dizaines de frappes très précises pour parvenir à les neutraliser… temporairement.

Par contre, ce qui est une surprise est le ciblage de hauts responsables pasdarans dont les plus gradés ont été tués.
Téhéran a confirmé la mort des trois officiers généraux pasdarans.
Selon la même source, deux scientifiques ayant joué un rôle majeur dans le développement nucléaire iranien ont également été neutralisés le 13 juin.

(De droite à gauche sur la photo) :
. le major-général Mohammed Hussein Afchardi alias Mohammed Hussein Baqeri (ou Bagheri) issu du Corps des gardiens de la Révolution islamique mais chef d’état-major des forces armées (Artesh/CGRI/Force Basidji) et deuxième commandant en chef après le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei ;
. le major-général Hossein Salami, commandant en chef du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), la garde prétorienne du régime ;
. le major-général Gholamali Rashid, directeur de la société Khatam-al Anbiya, une société d’ingénierie iranienne contrôlée par le CGRI (et ancien chef d’état-major adjoint des forces armées iraniennes.)
Les deux scientifiques tués sont :
. M. Fereydoun Abbasi, ancien directeur de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique ;
. M. Mohammad Mehdi Tehranchi, physicien et président de l’Université islamique Azad de Téhéran.

Il est à craindre que la guerre dure – car les frappes aériennes n’ont jamais vaincu un pays excepté le Japon après le largage de deux bombes atomiques – et il faut s’attendre à des réactions de Téhéran.

Sans sous-estimer ses capacités à frapper le territoire israélien par les airs, le déclenchement d’opérations clandestine avec la reprise du terrorisme d’État contre les intérêts israéliens et des pays qui soutiennent l’État hébreu ne sont pas à exclure.

Une étude plus poussée de cette opération sera développée en début de semaine.