Depuis son offensive sur Gaza suite aux massacres du 7 octobre 2023 qui ont fait quelques 1.180 tués, 3.400 blessés et le prise en otage de 251 personnes, Tsahal a infligé des pertes considérables au Hamas, notamment en éliminant des personnalités de haut rang ayant un lourd passé de terrorisme.

Le premier et le plus important à avoir été neutralisé est Yahya Sinwar le 16 octobre 2024. Chef politique et militaire du Hamas à Gaza, responsable des attaques du 7 octobre 2023. Il a été tué après avoir été repéré par un drone lors d’un affrontement direct avec Tsahal à Rafah dans le sud de la bande de Gaza.

Son frère Muhammad qui a pris sa succession a été neutralisé lors d’une frappe le 13 mai 2025 visant un centre de commandement du Hamas installé sous l’hôpital européen de Khan Younis à Gaza(2). Les autorités ont mis plusieurs jours pour repérer et identifier sa dépouille.

Les Forces de défense israéliennes (FDI) ont précisé que la frappe avait également tué le commandant de la brigade de Rafah du Hamas, Mohammad Shabana, et le commandant du bataillon de Khan Younis Sud, Mahdi Kawara.

Toutes ces disparitions ont considérablement affaibli le mouvement islamo-nationaliste mais ne l’ont pas fait complètement disparaître. À Gaza, un nouveau chef devrait émerger au sein des survivants mais le Hamas se garde bien de diffuser son identité car son sort serait alors scellé à terme. Mais il convient de tenter de savoir quels sont les éventuels postulants.

Parmi les membres les plus importants du Hamas encore en opérationnel figure le commandant de la brigade de Gaza, Izz al-Din al-haddad, alias « Abou Suhaib » ou le « fantôme d’Al-Qassam ». Haddad est membre du Hamas depuis que le groupe s’est proclamé « Mouvement de résistance islamique » en 1987.

Depuis ses débuts au sein de l’organisation naissante, Haddad a gravi les échelons et a finalement remplacé le commandant de la brigade de Gaza, Bassem Issa alias « Abou Imad », tué par Israël en 2021 lors de l’opération « Gardien des murailles ».

Pendant le conflit en cours, Israël a tenté de l’éliminer mais sans succès jusqu’à présent. Cependant, Tsahal a ciblé et tué ses deux fils, Suhaib et Moaz.
Pour Tsahal, Haddad reste une cible prioritaire. Pour tenter de le neutraliser, Israël a diffusé à Gaza des tracts à son effigie, l’avertissant qu’il recevrait un « ticket pour l’enfer. »

Un autre haut responsable militaire du Hamas toujours vivant est le chef des opérations Raed Saad, alias « Abou Moaz ».
En juin 2024, des informations ont fait état de sa mort lors d’une frappe israélienne dans la ville de Gaza, mais la confirmation de sa neutralisation n’a jamais été confirmée.

D’autres figures du Hamas ayant survécu à la guerre, notamment le porte-parole du mouvement, Houdhayfa Samir Abdallah al-Kahlout alias Abou Obeida, le commandant du bataillon Al Shaati de la brigade de Gaza, Haytham al-Hawajri et le commandant du bataillon Beit Hanoun de la brigade nord, Hussein Fayyad sont des prétendants potentiels pour monter dans la hiérarchie du Hamas.

Cependant, al-Kahlout n’a jamais exercé un commandement opérationnel qui semble indispensable pour devenir un chef militaire.

Si Hawajri et Fayyad possèdent bien une expérience de terrain, aucun d’eux n’a démontré des capacités stratégiques et organisationnelles de pointe nécessaires pour guider un Hamas qui devra traverser une période de profonde restructuration s’il parvient à se maintenir au pouvoir à Gaza.

L’avenir du mouvement à Gaza reste incertain. Bien que le groupe maintienne une structure de direction externe basée au Qatar, en Turquie et ailleurs, il a besoin, à terme, d’un leader sur le terrain pour maintenir son contrôle et sa légitimité.

Il convient de rappeler que le Hamas, même s’il a été le maître d’œuvres des massacres du 7 octobre 2023, a été assisté par nombre d’autres formations et groupuscules installés à Gaza dont la brigade des moudjahidines.

Son chef, le Docteur Asaad Attiya Abou Charia alias Abou al-Cheikh, a été tué au début juin lors d’une frappe aérienne visant le quartier de Sabra, à Gaza. Il était l’un des terroristes les plus recherchés par Israël depuis des années.

Dans la même frappe, son frère Ahmed Attia Charia, qui est le secrétaire général de l’organisation, et Mahmoud Kaheel ont également été éliminés.

1. Voir : « Gaza: le chef du Hamas tué » du 18 octobre 2024.

2. Voir : « Gaza : mort probable du frère de Yahia Sinwar » du 15 mai 2025.