L'armée de l’air israélienne a mené une opération de bombardement le 13 mai ciblant Mohammed Sinwar dans un complexe de commandement souterrain situé sous l'établissement hospitalier européen de Khan Younis dans lequel il tenait une réunion avec plusieurs autres cadres militaires du Hamas.

L’opération visant Mohammed Sinwar, préparée depuis plus de six mois à l’initiative conjointe du chef du département des opérations du Shin Bet et du commandant du commandement Sud, le général Yaron Finkelman, avait été reportée à deux reprises pour des raisons opérationnelles. C’est seulement après l’obtention d’informations complémentaires par le Shin Bet que l’ordre d’exécution a finalement été donné

Pour le moment, sa mort n’a pas été confirmée mais les forces israéliennes ont poursuivi des bombardements pour interdire l’accès au site à des équipes de secours.

Le commandant de la brigade de Rafah, Mohammed Shabana qui dirige de facto le sud de la bande de Gaza ces derniers mois aurait aussi été tué dans cette frappe

Frère cadet de Yahya Sinwar neutralisé le 16 octobre 2024 à Rafah(1), il est considéré comme le plus farouche opposant à tout accord avec Israël étant même surnommé « Monsieur non. »

Depuis la neutralisation de son frère, Sinwar avait un pouvoir considérable au sein du Hamas, s’opposant régulièrement aux dirigeants extérieurs de l’organisation ainsi qu’aux responsables de Gaza exilés comme Khalil al-Hayya – qui serait le remplaçant de Yahya Sinwar.

Jugé « trop ambitieux », son intransigeance lui aurait valu des critiques au sein de l’appareil militaire du Hamas.

Né en septembre 1975 dans le camp de réfugiés de Khan Younes, Muhammad Ibrahim Hassan al-Sinwar est issu d’une famille ayant fui en 1948 un village près d’Ashkelon pour s’installer dans le sud de Gaza.

Il a rejoint le Hamas dès sa création en 1987, alors qu’il n’avait que 12 ans.

Arrêté par Israël au début des années 1990 pour activités terroristes, il a purgé neuf mois de prison avant de gravir les échelons de l’organisation. Devenu membre du Conseil d’état-major général de l’aile militaire, il a été nommé commandant de la brigade de Khan Younes en 2005.
Figure clé de l’enlèvement de Gilad Shalit en 2006, il avait contribué à l’accord qui a permis la libération de son frère Yahya des prisons israéliennes.

Après l’élimination de Mohammed Deif le 13 juillet 2024 dans la région de Khan Younès, il était devenu de facto le chef de l’aile militaire du Hamas, responsable des opérations de combat dans la bande de Gaza.

Les opérations de Tsahal devraient s’accentuer à Gaza, les forces de défense israélienne ayant demandé l’évacuation de certains quartier par la population civile.

1. Voir : « Gaza : le chef du Hamas tué » du 18 octobre 2024.