
L’envoyé spécial du président Donald Trump pour l’Ukraine, le lieutenant général (er) Joseph Keith Kellogg Jr. a présenté une nouvelle idée « cartographique » le 11 avril dans le Times en commentant : « vous pourriez presque faire ressembler cela à ce qui s’est passé avec Berlin après la Deuxième Guerre mondiale, quand vous aviez une zone russe, une zone française, une zone britannique, une zone américaine. »
Et pour remplacer le mur de séparation construit en 1961 dans la capitale allemande — puis abattu en 1989 en pleine déliquescence de l’URSS -, l’émissaire américain pense au fleuve Dniepr qui constitue « un obstacle majeur » naturel qui coupe l’Ukraine du Nord au Sud.
Selon Keith Kellogg, une présence anglo-française sous la forme d’une « force de réassurance » de la paix, à l’ouest du Dniepr, ne serait « pas du tout provocatrice » pour Moscou.
La Russie serait à l’est, tandis que les troupes ukrainiennes se tiendraient au milieu.
Par contre, les États-Unis n’enverraient aucune troupe.
Néanmoins conscient que le président russe Vladimir Poutine pourrait « ne pas accepter » cette proposition (ce qui a été confirmé peu après la parution de l’article), Keith Kellogg suggère également d’établir une « zone démilitarisée » entre les lignes ukrainienne et russe, ce afin de s’assurer qu’aucun échange de tirs n’ait lieu.
Il semble que c’est une seconde solution qu’il a en tête : « Vous regardez une carte et vous créez, faute d’avoir un meilleur terme, une zone démilitarisée (DMZ). Les deux camps reculent chacun de 15 kilomètres ».

C’est l’exemple coréen : une zone tampon post-guerre, mais de seulement quatre kilomètres de large, existe entre les Corées du Nord et du Sud depuis 1953 alors qu’aucun plan de paix n’a été signé.
« Vous pouvez surveiller ça plutôt facilement », affirme Keith Kellogg, ajoutant cependant: « Y aura-t-il des violations ? Probablement, parce qu’il y en a toujours. »

Suite à cet entretien, le Times a évoqué une « partition » de l’Ukraine comme un volet d’un éventuel accord de paix.
Mais Keith Kellogg a affirmé que ses propos avaient été « mal interprétés »: « Je parlais d’une force de résilience post-cessez-le-feu, en soutien de la souveraineté de l’Ukraine. Je faisais référence à des zones de responsabilité pour une force alliée. Je ne faisais pas référence à une partition de l’Ukraine » a-t-il précisé sur X écartant l’idée d’un redécoupage territorial.

Il convient que si l’ancien général Keith Kellogg est l’envoyé spécial du président Donald Trump pour l’Ukraine, c’est Steven Charles Witkoff qui a été désigné au même poste pour la Russie le 13 mars.
1. Voir : « Plan de paix américain pour la guerre en Ukraine » du 28 janvier 2025.