Après plus de trois ans d'une guerre déclenchée par l'invasion russe du 24 février 2022 et des avancées extrêmement limitées vers une trêve, plusieurs pays tels que la France et le Royaume-Uni se sont dits favorables à l'idée d'une présence militaire européenne de maintien de la paix en Ukraine, dont ils proposent même de faire partie une fois le conflit terminé.

L’envoyé spécial du président Donald Trump pour l’Ukraine, le lieutenant général (er) Joseph Keith Kellogg Jr. a présenté une nouvelle idée « cartographique » le 11 avril dans le Times en commentant : « vous pourriez presque faire ressembler cela à ce qui s’est passé avec Berlin après la Deuxième Guerre mondiale, quand vous aviez une zone russe, une zone française, une zone britannique, une zone américaine. »

Et pour remplacer le mur de séparation construit en 1961 dans la capitale allemande — puis abattu en 1989 en pleine déliquescence de l’URSS -, l’émissaire américain pense au fleuve Dniepr qui constitue « un obstacle majeur » naturel qui coupe l’Ukraine du Nord au Sud.

Selon Keith Kellogg, une présence anglo-française sous la forme d’une « force de réassurance » de la paix, à l’ouest du Dniepr, ne serait « pas du tout provocatrice » pour Moscou.
La Russie serait à l’est, tandis que les troupes ukrainiennes se tiendraient au milieu.
Par contre, les États-Unis n’enverraient aucune troupe.

Néanmoins conscient que le président russe Vladimir Poutine pourrait « ne pas accepter » cette proposition (ce qui a été confirmé peu après la parution de l’article), Keith Kellogg suggère également d’établir une « zone démilitarisée » entre les lignes ukrainienne et russe, ce afin de s’assurer qu’aucun échange de tirs n’ait lieu.

Il semble que c’est une seconde solution qu’il a en tête : « Vous regardez une carte et vous créez, faute d’avoir un meilleur terme, une zone démilitarisée (DMZ). Les deux camps reculent chacun de 15 kilomètres ».

C’est l’exemple coréen : une zone tampon post-guerre, mais de seulement quatre kilomètres de large, existe entre les Corées du Nord et du Sud depuis 1953 alors qu’aucun plan de paix n’a été signé.

« Vous pouvez surveiller ça plutôt facilement », affirme Keith Kellogg, ajoutant cependant: « Y aura-t-il des violations ? Probablement, parce qu’il y en a toujours. »

Suite à cet entretien, le Times a évoqué une « partition » de l’Ukraine comme un volet d’un éventuel accord de paix.

Mais Keith Kellogg a affirmé que ses propos avaient été « mal interprétés »: « Je parlais d’une force de résilience post-cessez-le-feu, en soutien de la souveraineté de l’Ukraine. Je faisais référence à des zones de responsabilité pour une force alliée. Je ne faisais pas référence à une partition de l’Ukraine » a-t-il précisé sur X écartant l’idée d’un redécoupage territorial.

Il convient que si l’ancien général Keith Kellogg est l’envoyé spécial du président Donald Trump pour l’Ukraine, c’est Steven Charles Witkoff qui a été désigné au même poste pour la Russie le 13 mars.

1. Voir : « Plan de paix américain pour la guerre en Ukraine » du 28 janvier 2025.