
Pour ce faire, il a mis en œuvre le tout nouveau missile antiaérien hypersonique à deux étages 57E6-E équipé d’une ogive cinétique de type Zavesa. La tête ne contenant pas d’explosif, elle agit à l’impact ce qui oblige à une précision remarquable sur une cible animée d’une très haute vitesse, dans ce cas de 850 à 900 m/s. Au moment de l’impact, le missile d’origine américaine se trouvait à 17 km du lanceur russe et à 13 km d’altitude.


Le missile pèse 65 kg au lancement et atteint une vitesse maximale de 1.100 m/s. Sa portée est comprise entre 1 et 12 km. Sa zone d’engagement est étendue jusqu’à 20 km de portée et 10 km d’altitude. Sa grande agilité après séparation du propulseur s’accompagne d’une faible décélération balistique en vol post-propulsion. Il convient également de noter le poids important de l’ogive (16 à 20 kg) pour le faible poids au lancement du SAM, ainsi que l’utilisation de sous-projectiles en tige dans l’ogive, garantissant la possibilité d’engagement de plusieurs cibles agissant par saturation.

L’angle d’impact du missile 57E6M avec le missile ATACMS Block IA était d’environ 85-90 degrés ce qui indique que la cible engagée par l’ATACMS n’était pas le système Pantsir-SM lui-même mais un objectif situé à une distance pouvant aller de 8 à 20 km de là.

La trajectoire de l’ATACMS a été acquise puis suivie automatiquement par un radar AESA (Active Electronically Scanned Array.)
Ce radar peut théoriquement détecter des cibles d’une surface d’un mètre carré jusqu’à une distance de 60 kilomètres.
Pour les cibles plus petites, comme les roquettes GMLRS utilisées par les systèmes HIMARS avec une surface de détection de 0,07 mètre carré, la portée de détection est comprise entre 27 et 30 km.
Cette capacité permet au système d’identifier et de suivre une grande variété de menaces aériennes, des avions de grande taille aux munitions à guidage de précision, offrant ainsi un solide bouclier défensif aux forces terrestres.
Le radar de surveillance est complété par l’1RS2-3 S-3, un radar de poursuite de cibles et de guidage de missiles à trois canaux. Ce système utilise une technologie à « réseau phasé réfléchissant » qui offre une efficacité énergétique améliorée et une meilleure résistance au brouillage électronique.
La combinaison de ces radars améliore la capacité du Pantsir-SM à opérer dans des environnements contestés où les adversaires peuvent tenter de perturber les opérations de défense aérienne par le biais de la guerre électronique.
Ainsi, le système de missile et de canon de défense aérienne moyenne portée Pantsir-SM, capable d’atteindre des distances allant jusqu’à 20 km, présente des caractéristiques auparavant réservées aux systèmes de missiles de défense aérienne multiéléments tels que le Patriot PAC-3MSE, le SAMP-T et le S-350A Vityaz, dix fois plus coûteux et complexes.
Cela constitue un atout majeur pour la compétitivité du Pantsir-SM sur le marché mondial de l’armement.

Un modèle chenillé Pantsir SM-SV plus mobile en terrain difficile arme déjà les forces russes dans l’ « opération spéciale. »
