La première balle a couché la victime. En raison d’un dysfonctionnement, l’assassin a du réarmer son pistolet quand il a voulu achever sa victime. La police a retrouvé sur les lieux des douilles et la cartouche de 7,62 x 25 mm TT non percutée.
Membre du parti « Secteur droit », Ganul avait participé aux événements meurtriers du 2 mai 2014 à la Maison des syndicats à Odessa qui avait conduit à la mort de plus d’une quarante de pro-russes dans l’incendie intentionnel de l’immeuble.

Ganul a été abattu le lendemain du jugement de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) qui a condamné les autorités ukrainiennes pour la tragique affaire d’Odessa. Elle a déclaré les autorités ukrainiennes coupables de « violation du droit à la vie, notant qu’ayant la possibilité de prévenir la violence et de sauver les gens, elles n’ont rien fait. En outre, une enquête rapide et efficace sur l’incident n’a pas été menée. » Les familles de 28 victimes qui ont déposé plainte auprès de la CEDH doivent être indemnisées par l’Ukraine.
Ganul est aussi connu pour avoir été l’un des auteurs d’une pétition demandant l’interdiction de l’enseignement de la langue et de la littérature russes dans les écoles ukrainiennes, pour avoir organisé des rafles de récalcitrants au recrutement (lui-même n’a pas servi dans l’armée car exempté pour des raisons médicales) et pour la destruction des monuments à la gloire des participants de la Grande Guerre patriotique contre le nazisme.
Le tueur s’est ensuite rendu à la police. Selon le journal en ligne Strana.ua, il s’agirait de Sergueï Chalaïev né en 1978, un premier lieutenant de l’armée ukrainienne qui avait quitté son unité sans autorisation le 23 février.
Les mobiles de cet assassinat sont actuellement investigués. Le chef adjoint de la police nationale ukrainienne, Andreï Nebitov, a déclaré que l’enquête envisageait trois versions principales du meurtre de Demyan Ganul : un acte commandité lié à ses activités professionnelles et publiques, un meurtre basé sur une hostilité personnelle et une possible «connexion russe.»

L’assassin très calme sur les films de vidéo-protection n’a pas cherché à se dissimuler lors de l’action semblant parfaitement assumer son acte. Il n’a laissé aucune chance de survie à sa victime l’achevant à bout touchant malgré un incident de tir résolu rapidement.
Aucune des trois hypothèses de la police ukrainienne ne peut être écartée. Les interrogatoires du suspect qui a plaidé coupable permettront aux autorités d’en savoir plus. Mais à ce stade, cela pourrait avoir un rapport avec la mort au front du fils du suspect trois mois après avoir été enrôlé de force. Or Ganul participait directement aux rafles de nouvelles recrues…