La Baloch Liberation Army (BLA), l’un des principaux groupes séparatistes baloutches, a revendiqué l’attentat à l’explosif de l’immense abri de tôle censé protéger les voyageurs du soleil ou de la pluie dans la gare de Quetta, capitale du Baloutchistan. Selon les autorités locales, une trentaine de personnes ont été tuées. « Quatorze membres de l’armée figurent parmi les décès confirmés », a déclaré la police locale. En outre, « 46 militaires et policiers et 14 civils ont été blessés », a précisé le porte-parole de l’hôpital régional Sandeman. Dans un communiqué, la BLA a affirmé que l’une de ses brigades a visé « une unité de l’armée pakistanaise qui rentrait au Pendjab, après une formation à l’école d’infanterie ». La BLA revendique régulièrement des attaques meurtrières contre les forces de l’ordre et les Pakistanais originaires d’autres provinces. Elle s’en prend notamment aux Pendjabis, qui constituent le plus grand des six principaux groupes ethniques du pays et sont perçus comme dominant les rangs de l’armée, engagée dans la lutte contre les séparatistes. Le Pakistan connaît ces dernières années une recrudescence des violences au Baloutchistan, mais aussi dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, frontalière de l’Afghanistan. Au total, plus de mille cinq cents personnes ont été tuées dans près de huit cents attaques perpétrées à travers tout le pays au cours de l’année passée. Province la plus étendue du Pakistan, le Baloutchistan est aussi la province la plus pauvre du pays, malgré ses importantes ressources gazières et minières dont les séparatistes réclament le contrôle. En octobre dernier, une vingtaine de mineurs sont morts lors de l’attaque à l’arme automatique, à la grenade et au lance-roquettes menée sur un site minier du district de Duki, au nord-est du Baloutchistan, par un groupe d’assaillants armés non mieux identifié. Nombre des projets d’extraction sont financés et exploités par des pays étrangers, notamment la Chine, que des factions séparatistes armées ciblent régulièrement (voir RAIDS no 461 — décembre 2024), les accusant d’accaparer les richesses sans les partager avec la population locale. (photo 23 et 24 — Asia Times)