Il faut se rappeler que l’Allemagne qui a renoncé sous la pression des écologistes au nucléaire pour tout miser sur les énergies alternatives naturelles. Mais ces dernières étant totalement insuffisantes pour satisfaire les besoins en électricité du pays, Berlin avait choisi d’approvisionner ses centrales à gaz auprès de la Russie tout en faisant tourner au maximum celles utilisant le charbon (au prix d’une augmentation de la pollution).
Depuis le début 2025, il ne reste plus qu’un gazoduc opérationnel, NordStream 1 et 2 ayant été sabotés par les services spéciaux ukrainiens, Varsovie ayant fermé Yamal-Europe et Kiev ayant arrêté le 1er janvier 2025 les deux autres qui transitaient par son territoire (Brotherhood et Soyuz).
Le survivant transite par la Turquie : TurkStream, un deuxième – Tanap – achemine du gaz venant d’Azerbaïdjan en passant par la Géorgie.
Inauguré en 2020, TurkStream capable de transporter chaque année 31,5 milliards de m3 de gaz, relie le sud de la Russie à la Turquie. De là, elle permet au géant gazier russe Gazprom d’alimenter l’Europe du sud-est et du sud, en particulier la Hongrie et des pays des Balkans.
Le Kremlin a accusé le 13 janvier Kiev d’avoir conduit un acte de « terrorisme énergétique » lors d’une attaque aérienne qui a ciblé des infrastructures du gazoduc TurkStream…
L’armée russe a précisé le même jour que : « Le régime de Kiev a tenté d’attaquer avec neuf drones » une station de distribution de gaz du gazoduc TurkStream dans la région de Krasnodar, dans le sud-ouest de la Russie.
Selon cette même source, tous ces appareils ont été abattus et la station de compression située dans la localité de Gaï-Kodzor reste fonctionnelle. Par contre, selon les autorités, un bâtiment et quelques équipements ont été légèrement endommagés par les débris d’un drone abattu.
Kiev n’a fait aucun commentaire mais a appelé à maintes reprises à juguler la manne pétrolière et gazière qui permet à la Russie de poursuivre à financer son effort de guerre.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes a déclaré que cette attaque « est essentiellement une continuation du terrorisme énergétique que Kiev poursuit, apparemment sous la tutelle d’amis étrangers » en faisant référence aux États-Unis.
La Russie est amputée depuis près de trois ans d’importants revenus, le marché européen du gaz s’étant en grande partie refermé en réponse à l’invasion de l’Ukraine.
Budapest, un des rares alliés européens de la Russie, a dénoncé cette attaque contre un système « essentiel à l’approvisionnement en gaz naturel de la Hongrie et de l’Europe centrale ». Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Péter Szijjarto a déclaré sur Facebook : « toute action qui menace la sécurité de notre approvisionnement en énergie doit être considérée comme une atteinte à la souveraineté ».
En matière de « terrorisme énergétique », les forces russes s’en prennent très régulièrement aux installations énergétiques ukrainiennes, ce qui cible en partie les populations civiles.
Même interdits par les conventions internationales, les bombardements d’installations énergétiques constituent une arme privilégiée lors de tous les conflits. Les cibles fixes sont aisées à atteindre et à détruire et les dégâts occasionnés sont souvent considérables.
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