Depuis des mois, les services spéciaux ukrainiens se livrent à de nombreuses opérations derrière les lignes russes et parfois, des « collabos » sont éliminés pour l’exemple.

Ainsi, le 4 octobre, le chef de la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia située  dans le sud de l’Ukraine mais sous contrôle russe depuis l’invasion de 2022  a été assassiné lors d’une un attentat à la voiture piégée. Kiev et Moscou ont annoncé simultanément la nouvelle.

La direction générale du renseignement du ministère de la Défense de l’Ukraine, HUR, a déclaré qu’Andriy Korotkiy se trouvait à l’intérieur de son véhicule lorsque celui-ci a été touché par une explosion vers 7 heures du matin, heure locale, dans la ville d’Enerhodar, occupée par la Russie.

L’agence a partagé une vidéo de surveillance montrant un SUV blanc déchiré par une puissante explosion provoquée par une charge posée sous la calandre alors qu’il venait de démarrer.

Le HUR a affirmé que Korotkiy avait partagé les données personnelles sur des collègues pro-ukrainiens avec les autorités d’occupation et « organisé régulièrement des évènements » en soutien aux forces russes. Il était membre du conseil municipal d’Enerhodar installé par Moscou sous la tutelle du parti pro-Kremlin « Russie unie ». Dans le langage hérité de la seconde guerre mondiale, c’était un « collabo ».

L’agence ukrainienne HUR a accusé Korotkiy d’avoir fait défection auprès des autorités d’occupation russes et de les avoir aidées à commettre des « crimes de guerre et des saisies contre des Ukrainiens sous occupation ».

Ensuite, les menaces se sont faites plus précises sur Facebook : « Le HUR prévient que chaque criminel de guerre recevra une juste récompense».

Cette affaire met en lumière les tensions et les efforts de résistance en Ukraine occupée où les responsables locaux (les « collabos ») qui coopèrent avec les autorités russes sont de plus en plus ciblés.

Le Comité d’enquête russe a déclaré que sa branche de la région de Zaporizhzhia avait lancé une investigation pour meurtre.

Il a déclaré que la victime, qui n’a été identifiée que par son titre professionnel et non par son identité, est décédée des suites de ses blessures à l’hôpital.

Par contre, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) de l’ONU a appelé à la retenue face aux accusations mutuelles d’attaques contre la centrale qui pourraient déclencher un accident nucléaire majeur.

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Texte

Alain Rodier