Une vidéo publiée par le Hezbollah montre un lanceur du système israélien de défense aérienne « Dôme de fer » touché pour la première fois par un missile antichar le 5 juin. L'attaque s'est produite à Ramot Naftali, près de la frontière libanaise, contre un poste israélien situé à environ quatre kilomètres.

L’arme utilisée serait un missile de type Almas (Diamant) de fabrication iranienne, une copie du missile antichar israélien Spike fabriqué par Rafael. Il est censé avoir été développé en copiant des Spike qui sont tombés entre les mains du Hezbollah pendant sa guerre avec l’État hébreu en 2006 puis rétrocédés à Téhéran.

Il est possible que le lanceur touché ait été un leurre ou un poste de tir non approvisionné car les munitions que contient une batterie en activité auraient du exploser par sympathie.

Il existe trois versions de ce missile antichar avec des portées, des performances et des systèmes de guidage différents. Almas 1 : 4 km ; Almas 2 : 8 km et Almas 3 : 16 km.

La famille de missiles Almas n’est pas seulement une arme antichar traditionnelle attaquant des objectifs à vue. Il est également capable de toucher des cibles au-delà de la ligne d’horizon en suivant une trajectoire en cloche qui permet une attaque par le haut.

 

Cette capacité permet deux choses : une extension significative de la portée des tirs et la capacité de diriger le missile manuellement vers sa cible à l’instar de l’ATGM Javelin américain.

Les missiles Almas peuvent être lancés à partir de diverses plates-formes allant de lanceurs sur trépieds à des véhicules. Le missile Almas 3, plus lourd et de plus longue portée peut être mis en œuvre à partir d’un véhicule ou même d’un drone.

Cette famille de missiles est équipée d’un autodirecteur de guidage à imagerie électro-optique de jour comme de nuit. Ce système effectue plusieurs tâches notamment l’acquisition, le suivi et la détection de objectifs.

Le missile peut également être verrouillé sur sa cible dès le départ ou naviguer sur la base d’une navigation inertielle vers la zone souhaitée et acquérir la cible plus tard, l’opérateur effectuant des réglages fins à distance.

Cela souligne à quel point les armes guidées, comme les missiles antichars et les drones tueurs constituent une menace majeure pour les forces qui n’existait tout simplement pas il y a quelques années. La « démocratisation » des armes guidées de précision via la prolifération de ces technologies signifie que même les sites de défense haut de gamme ont besoin d’une autre superposition de défense à courte et moyenne portée afin de les protéger contre des attaques lancées depuis une relative proximité.

L’Art de la guerre est complètement révisé et pour l’instant, le glaive n’a pas trouvé le bouclier qui peut lui faire échec.

Publié le

Texte

ALAIN RODIER