Alors que l’attention internationale est focalisée sur la situation dramatique à Gaza, une guerre à bas bruit se poursuit au nord d’Israël, au Liban et en Syrie (1).
L’armée israélienne a tué un commandant du Hezbollah, Ismail al-zin
Le 31 mars, l’armée israélienne a annoncé avoir neutralisé par une frappe aérienne Ismail al-zin, un haut commandant du Hezbollah qui se déplaçait dans un véhicule dans le village libanais de Kounine au Sud-Liban. Le Hezbollah a confirmé cette disparition sur Telegram.
Selon l’État hébreu, ce « commandant important » des forces spéciales Al-Radwan du Hezbollah servait dans l’unité des forces antichar qui mène de nombreux tirs dans le nord d’Israël.Un haut responsable de ces forces, Wissam al-Tawil alias « Jawad », avait déjà été tué le 8 janvier 2024 dans les mêmes conditions.
Tsahal a déclaré : « Al-zin était un spécialiste des missiles antichar et était responsable de dizaines d’attaques de missiles antichar contre des civils, des communautés et des forces de sécurité israéliennes.»
Selon le Hezbollah, « les bombardements israéliens ont également tué une cinquantaine de civils – y compris des enfants, des médecins et des journalistes – et ont frappé à la fois soldats de la paix des Nations Unie et de l’armée libanaise. »
Depuis le début des affrontements, des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir le sud du Liban et le nord d’Israël. L’armée israélienne affirme avoir perdu dix militaires et que huit civils auraient été tués. Selon l’AFP, du côté libanais au moins 346 personnes auraient été tuées dont au moins 68 civils au cours des six derniers mois.
En riposte à la mort d’Ismail al-zin, le Hezbollah a déclaré qu’il avait mené sept attaques contre les troupes israéliennes et que l’une de ses frappes avait visé et détruit « du matériel d’espionnage nouvellement installé » à Al-Jarda près de la frontière libanaise.
Le groupe a également publié deux vidéos qui montrent ses attaques du 30 mars contre un groupe de soldats israéliens à Adamit dans le nord d’Israël.
Le Hezbollah a déclaré à plusieurs reprises qu’il n’arrêterait ses actions avant qu’un cessez-le-feu ne soit mis en œuvre à Gaza.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, en tournée d’inspection sur le front nord a déclaré que l’armée maintiendrait ses opérations contre le Hezbollah en précisant : « Nous leur ferons payer le prix de chaque attaque qui vient du Liban.»
Tsahal poursuit ses frappes en Syrie
Tsahal poursuit ses frappes aériennes sur le territoire syrien ciblant principalement le Hezbollah libanais qui y est déployé mais également les alliés internationaux du président Bachar el-Assad emmenés par Téhéran. Les militaires syriens et iraniens sont également touchés par ces opérations aériennes.
Ainsi, le 1er avril, le brigadier général Abou Mahdi Zahedi, le plus haut gradé iranien en Syrie a été tué lors du bombardement d’une annexe de l’ambassade d’Iran à Damas. Son adjoint, le général Mohammad Hadi Haji Rahimi et au moins cinq autres membres des pasdarans sont également décédés. En tout, il y aurait eu onze victimes.
Cette emprise diplomatique – selon les conventions internationales considérée comme territoire iranien – située juste à côté de l’ambassade d’Iran abritait le consulat iranien, la résidence de l’ambassadeur et les bureaux des attachés de défense.
Le bâtiment aurait été touché par plusieurs missiles air-sol tirés depuis des F-35.
Déjà, le 29 mars, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR) basé en Grande-Bretagne, 42 personnes dont six membres du Hezbollah libanais et 36 militaires syriens ont péri lors de frappes visant des dépôts de missiles à Jibreen, près de l’aéroport international d’Alep.
Les médias d’État syriens ont cité un responsable militaire anonyme qui a déclaré que les frappes israéliennes avaient eu lieu en même temps que les attaques de drones lancées par des groupes d’insurgés syriens contre des cibles civiles à Alep et dans ses banlieues. Il n’a pas donné un nombre exact de victimes.
Les attaques israéliennes se sont intensifiées depuis le début de la guerre à Gaza et ciblent – entre autres – les défenses aériennes de l’armée syrienne. À noter que les S-300 russes qui avaient été livrés en 2016 à Damas ont été retirés par la Russie en août 2022 pour participer à l’« opération spéciale » déclenchée contre l’Ukraine.
Les Israéliens prennent bien garde de ne pas toucher les installations russes dont les plus importantes sont la base aérienne de Khmeimim et le port de Tartous (mais il y en a beaucoup d’autres, c/f carte ci-après.)
En échange, les batteries anti-aériennes (en particulier les redoutables S-400) et l’aviation russes restent passives lors des raids israéliens.
1. Voir : « Israël : Situation avant le Ramadan » du 5 mars 2024.
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