Si elle semble moins visible, la menace terroriste d’origine salafiste-jihadiste reste toujours élevée en Europe.

Le premier risque est celui qui met en œuvre un individu isolé qui décide de passer à l’acte souvent avec une arme blanche. Mais cela n’exclut pas un regroupement de plusieurs personnes qui veulent faire un plus « gros bilan ».

Alors que le procès des attentats du 22 mars 2016 est en cours à Bruxelles, la Belgique reste apparemment une cible pour le terrorisme islamique.

Ainsi, sept personnes ont été arrêtées le 4 mai en Belgique car soupçonnées de préparer un attentat dans le pays.

Le parquet fédéral belge a précisé que dix perquisitions avaient eu lieu dans l’ouest du pays, notamment à Roulers, Ostende, Gand et Menin.

Eric Van Duyse, porte-parole du parquet fédéral, a précisé que le groupe se livrait à « une recherche active d’armes » dans le but de frapper « une institution située en Belgique. » Selon la même source, les suspects sont « pour la plupart d’origine tchétchène […] fervents partisans [de Daech] ». Parmi eux, une femme et trois individus possédant également la nationalité belge.

Ces arrestations résultent d’une opération policière menée par des unités spéciales de la police fédérale et supervisée par un juge antiterroriste de Flandre occidentale.

Les chefs d’inculpation potentiels incluent la « tentative d’assassinat terroriste […] participation aux activités d’un groupe terroriste […] préparation d’un attentat terroriste ».

La menace est élevée en Belgique.

Ce démantèlement de cellule terroriste est le troisième en Belgique depuis le début de l’année.

En effet, le 28 mars, huit personnes avaient été dans le cadre de deux enquêtes en cours sur des soupçons d’« attentat terroriste ».

Selon une source judiciaire, les interpellés sont de « très jeunes radicalisés » de la mouvance jihadiste. Il était question d’un projet d’attentat dans chacun de deux dossiers.

Dans le cadre du premier dossier instruit à Anvers, cinq perquisitions ont été effectuées à Molenbeek (région de Bruxelles), Eupen (est) et en Belgique néerlandophone (nord) dans les trois districts anversois de Merksem, Borgerhout et Deurne. Elles ont abouti à cinq interpellations.

Dans le second dossier instruit à Bruxelles, trois suspects ont été arrêtés à Molenbeek, Schaerbeek et à Zaventem.

La Belgique avait été durement touchée par Daech  lors des attentats-suicides de 2016 à l’aéroport et dans le métro de Bruxelles. Ces attaques qui avaient fait 32 morts étaient le fait de la même cellule jihadiste à l’origine des attentats du 13 novembre en France qui avait causé le décès de 130 personnes.

Des Tchétchènes impliqués dans des attentats à l’étranger.

Parmi les attentats commis à l’étranger par des Tchétchènes se revendiquant du salafisme-jihadisme, celui du 15 avril 2013 qui a visé le marathon de Boston aux États-Unis (trois morts et 264 blessés) a été perpétré par deux frères d’origine tchétchène, Djokhar et Tamerlan Tsarnaïev. Tamerlan a été tué par la police le 19 avril et Djokkar qui a été condamné en 2015 à la peine capitale attend son exécution dans le pénitencier de haute sécurité ADX Florence dans le Colorado.

Le 28 juin 2016, un attentat à l’aéroport d’Istanbul a fait 45 morts. Il aurait été organisé par le chef de guerre tchétchène Ahmed Tchataïev, tué lors d’un accrochage avec les forces spéciales géorgiennes à Tbilissi le 22 novembre 2017.

En juillet 2017, un certain Eli Bombataliev a été arrêté à Bari dans le Sud de l’Italie. Ce Tchétchène de 38 ans s’apprêtait à commettre un attentat en Belgique où il devait rejoindre des « amis ». Vétéran du jihad, l’individu est suspecté avoir participé en décembre 2014 à un attentat qui avait provoqué la mort de vingt personnes à Grozny.

Sur écoute depuis plusieurs semaines, Eli Bombataliev était en contact avec des combattants tchétchènes de Daech installés en région liégeoise. Il partageait avec eux une série de vidéos et d’images destinées à recruter des futurs combattants de l’État islamique.

Le 12 mai 2018, Khamzat Azimov, réfugié né en Tchétchénie naturalisé français en 2010 a tué à l’arme blanche une personne et en a blessé quatre autres dans le quartier de l’Opéra à Paris avant d’être neutralisé par les forces de l’ordre.

Le 16 octobre 2020, le professeur Samuel Paty a été assassiné à Conflans-Sainte-Honorine par un jeune réfugié russe de 18 ans d’origine tchétchène pour avoir montré en classe des caricatures de Mahomet. Ce radicalisé a été neutralisé peu après par la police.

Une constante pour la plupart de ces assassins : ils ont tous bénéficié – à un moment ou un autre – du statut de réfugié politique en Occident… Des ONG en ont même soutenu certains d’entre eux dont Ahmed Tchataïev (cité plus avant) qui s’est révélé être un cadre de Daech vraisemblablement responsable de la mort de dizaines de personnes.

Publié le

Texte

Alain Rodier