Le 20 mars 2003, une coalition militaire emmenée par les États-Unis envahissait l’Irak pour y mener une « guerre préventive » dans le cadre de la « lutte contre le terrorisme » lancée en 2001 après les attentats du 11 septembre.
L’objectif était de renverser Saddam Hussein et le parti Baas alors au pouvoir et d’« instaurer la démocratie en Irak ».

Dans un premier temps l’invasion est baptisée « Operation Iraqi Liberation » mais son acronyme « OIL » (pétrole) est trouvé embarrassant sur le plan de la communication. Elle prend ensuite le nom de « Operation Iraqi Freedom » puis d’« Operation New Dawn ». Pour l’anecdote, la Grande Bretagne et l’Australie, pays engagés aux côtés des Américains dans l’opération la baptisent respectivement « Telic» et « Falconer ».

Cette guerre est rapidement gagnée. L’armée irakienne s’effondre devant la puissance du corps expéditionnaire allié qui est très bien renseigné, en particulier par les services iraniens. En effet, bien qu’ayant été désigné comme membre de l’ « axe du diable » par George W. Bush en janvier 2002 (en compagnie de l’Irak et de la Corée du Nord), Téhéran est ravi de contribuer – par des moyens détournés – à la chute de son vieil ennemi qui a mené une guerre d’agression contre l’Iran de 1980 à 1988. De plus, les services iraniens connaissent très bien l’Irak…

C’est une des premières fois que le concept de « guerre préventive » est mis en œuvre, ici pour parer à la menace des armes de destruction massives (ADM) que l’administration Bush avait présenté le 12 septembre 2002 devant l’ONU via son secrétaire d’État, Colin Powell.

Des liens supposés de Saddam Hussein et Al-Qaida sont aussi avancés. Il est soupçonné être impliqué dans les attentats contre les ambassades américaines dans la Corne de l’Afrique en 1998, ceux du 11 septembre 2001 cités plus avant et celui contre l’USS Cole du 12 octobre 2000 au Yémen. Tout cela est totalement faux.

Les services de renseignement américains mettent particulièrement en avant un certain Abou Moussab al-Zarqawi qui, effectivement, deviendra célèbre des années plus tard. Bien que neutralisé en 2006 par les Américains, il sera considéré comme l’initiateur puis l’inspirateur de l’État Islamique (connu comme Daech).
Seul problème, Zarkaoui après avoir séjourné en Jordanie (dont il était originaire), en Afghanistan et en Syrie n’est arrivé en Irak qu’après la chute du dictateur…

Le président George W. Bush proclame la fin des combats le 1er mai 2003.
Toutefois, une guerre asymétrique débute rapidement contre les forces de la Coalition et les forces du nouveau gouvernement irakien. Elle implique des insurgés, des milices chiites et des membres d’Al-Qaida.

Se rappeler que les Américains étaient engagés à l’époque dans une guerre anti-terroriste en Afghanistan (« Operation Infinite Justice » puis « Operation Enduring Fredom ») et aux Philippines (« Opération Enduring Freedom Philippines ») où environ conseillers US assistaient les Forces Armées de Philippines dans le sud du pays depuis le 15 janvier 2002.

Saddam Hussein est capturé le 13 décembre. Il est jugé à partir de juillet 2004 devant le « Tribunal spécial irakien » (TSI) pour « génocide, crime contre l’humanité et crime de guerre ».
À remarquer que la peine de mort avait été abolie dans ce pays par l’administrateur civil de l’Irak, Paul Bremer. Il semble avoir été réintroduite à la suite de l’arrestation de Saddam Hussein.
Le 5 novembre 2006, Saddam Hussein est condamné à mort par pendaison et exécuté dans la banlieue de Bagdad le 30 décembre de la même année.

Si personne ne regrette les dictateurs sanguinaires qui ont été renversés, force est de constater qu’après des opérations militaires réussies (Irak, Libye, Afghanistan), les Occidentaux n’ont absolument pas su gérer les après-guerres et que les situations locales sont catastrophiques, d’abord pour les populations.

Publié le

Texte

Alain RODIER

Photos

Droits réservés