Selon les services de renseignement britanniques, la Russie a relativement rapidement à s’emparer de Lysychansk ce qui signifie qu’elle étend désormais son contrôle à presque toute la province de Louhansk (Louhansk Oblast) permettant à Moscou de proclamer des progrès substantiels dans l’objectif de son offensive actuelle qui vise à « libérer » l’ensemble du Donbass.as.
Il semble qu’à la différence du début de l’invasion de l’Ukraine, la Russie est parvenue à coordonner l’action entre deux Groupements tactiques d’armées, le commandement central du colonel-général général-colonel Alexandre Lapin et celui du sud du colonel général Sergei Surovikin récemment désigné à ce poste à la place du général Alexandre Dvornikov.
Sur ce point particulier, les services britanniques n’ont pas le même discours que leurs homologues américains. Pour ces derniers, Alexandre Dvornikov aurait été remplacé au poste de commandant en chef des forces d’invasion russes (auquel il avait été nommé au début avril après avoir commandé le groupement d’armée sud) le 26 mai par le colonel-général Gennady Valeryevich Zhidko. C’est ce dernier qui, en un mois, serait parvenu à rétablir la coordination entre les deux Groupements tactiques d’armées cités. Sa mission terminée – sans doute avec succès – , il serait rentré en Syrie pour reprendre le commandement du corps expéditionnaire(1).
Toujours selon les Britanniques, les unités ukrainiennes seraient parvenues à se replier en bon ordre sur des positions préparées à l’avance sur une ligne Sieverodonetsk-Lyschansk, un saillant que leurs ennemies russes peuvent attaquer par trois côtés.
Il est probable qu’elles devraient encore se replier plus vers l’ouest sur des positions plus défendables. La bataille du Donbass est caractérisée par une progression lente et précautionneuse des troupes russes précédées par d’importants feux d’artillerie qui visent particulièrement les agglomérations. L’offensive pour conquérir la province du Donetsk (Donetsk Oblast) devrait se poursuivre, d’abord vers la ville de Sloviansk, vraisemblablement avec la même méthode.
Analyse.
Les forces ukrainiennes subiraient de lourdes pertes essentiellement dues aux tirs d’artillerie de l’ennemi qui serait dans un rapport de puissance très défavorable pour elles.
De plus, sur le front du Donbass, les Russes évoluent en unités beaucoup plus compactes qu’auparavant en assurant une défense anti-aérienne plus efficace. Cela oblige les Ukrainiens à ne plus engager massivement ce qui leur reste des 50 drones Bayraktar TB2 qu’ils ont acheté pour un à deux millions de dollars pièce à la Turquie.
Plus globalement, si les drones s’étaient montrés particulièrement redoutables depuis le début du conflit, ce n’est plus le cas aujourd’hui contre des unités qui possèdent une défense anti-aérienne améliorée (avec une détection d’alerte plus performante, des systèmes de brouillage électronique Krasukha-S4 et des systèmes de défense rapprochée Tor). Le défaut du TB2 est qu’il vole lentement et à basse altitude ce qui le rend plus vulnérable.
1. Voir : « SYRIE : la garnison d’Al-Tanf, le ‘Fort Alamo‘ américain » du 5 juillet 2022.
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