Les ministres des affaires étrangères Lavrov pour la Russie et Çavuşoğlu pour la Turquie vont faire une déclaration commune le 8 juin concernant l’établissement d’un corridor humanitaire d’approvisionnement en grains depuis le port d’Odessa.

Cela a pour objectif d’enrayer la crise mondiale d’approvisionnement en matières premières alimentaires qui se profile en raison des suites de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Des millions de tonnes de grains sont actuellement bloquées dans les silos du port d’Odessa car la route maritime est coupée, d’abord par la marine russe qui a établi le blocus de la côte ukrainienne, puis par la Turquie qui a fermé le détroit du Bosphore.

Lors de la réunion qui précèdera la déclaration, les deux ministres seront entourés d’experts afin de discuter des modalités de mise en pratique d’un éventuel accord. Il est prévu d’étendre ensuite les discutions à l’Ukraine et à l’ONU. Ankara joue actuellement le rôle de « coordinateur » dans cette affaire.

Dans un premier temps, il conviendra de déminer les abords du ports d’Odessa (des mines auraient été mouillées par les deux parties, les Ukrainiens pour empêcher un débarquement, les Russes pour bloquer le port) puis de garantir une navigation sécurisée à travers la mer Noire jusqu’au détroit du Bosphore.

La Marine turque devrait jouer un rôle central dans cette affaire étant chargée avec son homologue ukrainienne du déminage d’un chenal à partir du port d’Odessa puis d’escorter les cargos à travers la mer Noire.

La Marine russe effectuerait un contrôle à l’entrée du détroit.

Le ministre de la défense turc, Hulusi Akar, s’est entretenu téléphoniquement avec son homologue ukrainien, Oleksiy Reznikov, en début de semaine à ce sujet. L’objectif est qu’aucune provocation ne soit commise dans un sens ou dans l’autre.

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