Le 19 novembre, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a déclaré devant l’Association Germano-Atlantique qu’il était nécessaire de redéployer l’armement atomique en Europe en raison de la menace représentée par la Russie.

Il a souligné que « la Russie conduit des actions agressives, ce qui interfère dans les affaires des autres pays […] elle a investi de manière significative dans ses capacités nucléaires y compris dans les armes nucléaires avancées ».

L’adjoint du ministre des affaires étrangères russe, Alexandre Grushko, a répondu quelques heures après via l’agence de presse RIA Novosti que ces commentaires (de Stoltenberg) mettaient en danger les accords de paix actuels. « s’il a vraiment dit cela, cela signifie que pour l’OTAN dont le secrétaire général est le représentant, l’Acte fondateur des relations Russie-OTAN n’est plus ».
Dans les faits, l’« Acte fondateur sur les relations, la coopération et la sécurité mutuelles » paraphé entre la Russie et l’OTAN a été signé le 27 mai 1997 à Paris. Selon les termes de cet accord, Moscou et l’OTAN ne se considèrent plus comme des adversaires et doivent s’efforcer d’« éliminer les vestiges de l’époque de la confrontation et de la rivalité, et d’accroître la confiance mutuelle et la coopération » tout en travaillant à bâtir des relations confiantes et de coopération.

Ce document prévoyait par ailleurs de ne pas déployer des armes nucléaires sur les territoires des nouveaux adhérents à l’Alliance après cette date. « cela inclut le fait que lOTAN a décidé quelle n’a aucune intention, aucun projet et aucune raison d’établir des dépôts d’armes nucléaires sur le territoire de ces membres, en construisant de nouvelles installations de stockage nucléaire ou en adaptant d’anciennes installations de stockage nucléaire. Depuis, 14 pays dont les membres non soviétiques du Pacte de Varsovie ont rejoint l’OTAN. La tendance politico-militaire en 1997 allait plutôt dans le direction de retirer les armes nucléaires en dotation au sein de l’OTAN (en ne touchant pas aux arsenaux américain, britannique et français qui n’avait pas encore réintégré l’Alliance) car leur engagement posait plus de problèmes que de solutions. Il semble qu’en cette fin d’année, ce soit l’inverse qui soit d’actualité.

Le Ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, a répondu que Moscou n’ignorerait pas ces « provocations majeures » faites par l’Alliance et les membres de l’Union Européenne. Pour lui, le déploiement possible d’armes nucléaires est le point de friction majeur pour les relations entre les deux blocs.

Actuellement, une centaine de bombes destinées à être larguées par avions (F-15, F-16 et Tornado) sont déployées sur six bases (voir carte). De type B 61 (3/4/7/11), elles devraient être remplacées à partir de 2022 par des B 61-12. Ces armes présentent la caractéristique d’avoir une puissance réglable qui va de 0,3 KT à 360 KT (pour la B 61-12, il y aurait trois réglages : 5/10/50 KT. Les moins puissantes en font des armes tactiques destinées à être employée sur le champ de bataille, les autres sont des engins stratégiques(1).

1. Ces armes à inertie posent la question de leur crédibilité opérationnelle, surtout pour celles ayant une mission stratégique dans la profondeur du territoire russe. D’ailleurs, Berlin ne semble pas favorable à la continuation de leur présence sur la base de Buechel. Problème, si l’Allemagne perd les bombes atomiques de l’OTAN, il y a beaucoup de pays européens volontaires pour les accueillir.

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Alain Rodier

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