Lors d’échanges ayant eu lieu le 15 mars lors d’une conférence en ligne avec les membres de la sous-commission Sécurité et Défense du Parlement européen, le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a été interrogé par l’un des participants qui voulait savoir s’il existait aujourd’hui une menace pour les membres de l’Otan de la part de la Russie ou de la Chine.

Très étonnement, sa réponse a été claire : « Il m’a été demandé si je voyais une menace contre les alliés de l’Otan venant de la Chine ou de la Russie. Je ne vois pas de menace imminente d’attaque militaire contre un allié de l’Otan ». Il a toutefois pris soin de préciser : « Mais l’une des raisons de cela est que nous avons l’Otan, basée sur l’idée que si un allié est attaqué, cela déclenchera la réponse de toute l’Alliance, tous pour un et un pour tous. Et c’est l’une des principales raisons pour lesquelles nous avons pu préserver la paix en Europe depuis plus de 70 ans. C’est une période sans précédent ».

Par ailleurs, il a bien mentionné en début d’intervention « le comportement déstabilisant de la Russie, les formes brutales de terrorisme, les cyberattaques sophistiquées, les technologies perturbatrices, l’essor de la Chine et les effets du changement climatique sur la sécurité » en précisant qu’« aucun pays ou continent ne peut relever ces défis seul. Ni l’Europe seule. Ni l’Amérique seule. Mais l’Europe et l’Amérique du Nord ensemble ».

Il n’empêche que ces propos ne vont certainement pas plaire à tous les va-t-en guerre, en particulier aux dirigeants des Pays baltes et de la Pologne qui ne cessent de mettre en avant la « menace d’invasion militaire » que fait poser Moscou sur leur territoire.

D plus, le 11 mars 2021, dans le cadre de la série de conférences « Morse Lecture » du Council on Foreign Relations, Jens Stoltenberg, avait présenté l’initiative « OTAN 2030 » qui doit permettre à l’Alliance se préparer pour l’avenir. Ce projet a pour but de réviser le concept stratégique de l’Alliance adopté en 2010 qui ne prenait pas en compte la détérioration des relations avec la Russie et l’essor de la Chine. En réponse, le ministère des Affaires étrangères russe avait affirmé que la volonté de « contrer la Russie » était provoquée par la crise en Occident qui se cherchait un ennemi. Toujours, selon Moscou, l’OTAN n’a jamais répondu aux propositions russes d’adopter certaines mesures pour faire baisser les tensions sur le continent européen et de réduire le risque d’éventuels incidents.
Le principal désaccord entre la Russie et l’Otan réside dans le fait que le Kremlin s’oppose à l’élargissement de l’Alliance vers l’est jusqu’aux marches russes. Par exemple, c’est maintenant la Bosnie-Herzégovine qui aspire à devenir un nouveau membre de l’Alliance.

Lors de son discours, Jens Stoltenberg a affirmé que l’OTAN jouait actuellement un rôle important dans la gestion de la crise sanitaire causée par la COVID-19. Il a évoqué le transport de fournitures médicales et de personnels, la mise en place d’hôpitaux militaires de campagne, la sécurisation des frontières et l’aide au déploiement des vaccins. Pour lui, « la tâche principale de l’Otan est de s’assurer que cette crise sanitaire ne devienne pas une crise sécuritaire ».

 

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Texte

Alain Rodier

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