Héritier des parachutistes SAS formés en France et précurseur des opérateurs du Commandement des opérations spéciales, le 1er Régiment de Parachutistes d'Infanterie de Marine de Bayonne a camouflé en son sein pendant plusieurs années une unité spéciale : le Groupement opérationnel (GO).

Conçu dès 1973 pour renforcer les rangs du Service Action du SDECE tout en appartenant toujours à l’Armée de terre, créé sur le papier en 1974, recruté en 1975, formé en 1976 et opérationnel en 1977, le GO va se voir confier des missions spéciales. Agissant le plus souvent en marge des opérations classiques, les précédant souvent et les prolongeant parfois, il lui faudra se montrer discret, choisir d’initiative la force ou la souplesse, rester loyal envers ses employeurs et faire preuve d’efficacité en toutes circonstances.

Formé tout spécialement pour agir et coopérer avec un support invisible et clandestin entraîné pour vivre et combattre dans les différents milieux, on lui demandera aussi bien de soutenir le président Mobutu face aux Katangais, d’armer des mouvements subversifs, de renverser l’empereur Bokassa, que de mettre en selle le président Abdallah ou de protéger le président Houphouët-Boigny. Bien qu’il n’ait nullement démérité dans l’accomplissement de toutes ces missions, il sera dissout en 1981 lorsqu’un vent de panique perturbera ses employeurs civils ou militaires, et conduira à une énième réorganisation dont nos dirigeants sont si friands.

Les secrets du GO appartiennent aujourd’hui au passé. Les rangs de ses anciens membres commencent à s’éclaircir, et les aventures vécues par les 200 parachutistes d’alors méritent d’être connues. Le voile est enfin levé !

L’auteur
Saint-Cyrien de la promotion « Vercors » (1960-1962), le général Patrick Manificat a servi dans plusieurs unités parachutistes. Outre les opérations spéciales du 1er RPIMa et les opérations clandestines du 11e Choc, il a participé à de nombreuses opérations de recherche de renseignement derrière le Rideau de fer au sein de la Mission Militaire Française de Liaison de Potsdam, à laquelle il a appartenu pendant trois ans. Après avoir été professeur à l’École supérieure de guerre et auditeur à l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale, il a dirigé le bureau Renseignement de l’Armée de terre et la sous-direction Recherche de la Direction du renseignement militaire. Il a terminé sa carrière à la tête de l’École nationale des sous-officiers d’active de Saint-Maixent.

Patrick Manificat a publié aux Éditions Sophia Histoire & Collections : Renseignement et action. De la « Drôle de guerre » aux opérations spéciales, : Au coeur de la guerre froide, Le Pont des Espions, Les Centurions d’Alexandre et Qui ruse gagne.

 

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